robe
étymologie
Déverbal de l’ancien français rober dont est issu l’anglais rob et qui ne subsiste plus que sous forme préfixée dérober. Ce mot a eu pour sens « butin de guerre », « dépouille » puis, par spécialisation, « tunique » et enfin, par hyperspécialisation, « vêtement féminin ».
Rober est issu du bas-latin raubare (italien : rubare, espagnol : robar) d’une racine germanique raubon qui a donné rauben et Räuber en allemand moderne.

nom

SingulierPluriel
roberobes

robe \ʁɔb\ féminin

  1. (Habillement) Vêtement long, en forme de fourreau plus ou moins ample, qui enveloppe le corps, tient aux épaules et a des manches ou des ouvertures pour les bras.
    • Puis le luxe de sa longue robe consistait dans une coupe extrêmement distinguée, et, s’il est permis de chercher des idées dans l’arrangement d’une étoffe, on pourrait dire que les plis nombreux et simples de sa robe lui communiquaient une grande noblesse. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Les femmes, qui sont de taille moyenne et plutôt trapues, portent une robe en vadmel, sorte de flanelle tissée avec la laine qu’elles-mêmes ont cardée et filée. (Anna Sée, L’Archipel des Féroé, dans la revue Le Tour du Monde, L.44, 1905)
    • Elle a remis une robe ; elle me cache tous les beaux secrets qu’elle cache à tous ; elle est rentrée dans le deuil de sa pudeur. (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Et fermant la marche, quelques ecclésiastiques en retard se hâtaient, saisissant d’une main leurs robes qui s’enflaient comme des ballons, […]. (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • […]; elle ramassa ses robes sur son giron et sa voix trembla. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Mariées au lendemain de la Grande Guerre, on les a peut-être vues en robe à pois et blouse à fleurs, l’été, pendant quatre ou cinq ans, le temps que les funérailles entrent dans la danse. (Maxime Rapaille, Le feu des Fagnes, page 59, Dricot, 2001)
  2. (Par métonymie) Profession de magistrat, d’avocat.
    • (histoire) — Monsieur le bailli, vous ne me citez, comme importans, que des noms qui appartiennent à la robe ; et la noblesse d’épée, qu’en pensez-vous ? (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
    • Les seules charges de robe qui ne s’achetassent point étaient celle de premier président du Parlement et celle du chancelier. (Alfred Franklin, La vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Paris, Plon, 1899, page 11-12)
    • D’après le rapport sur l’avenir de la profession rédigé par Me Kami Haeri, le nombre d’avocats en France a plus que doublé en vingt-trois ans. La concurrence est rude. Un tiers des nouvelles recrues quittent la robe durant les cinq premières années d’exercice. (Profession avocat : attention aux ambiances toxiques)
  3. (Par métonymie) Profession des ecclésiastiques, des religieux ; il est toujours précédé du possessif.
    • C’est un prêtre, un religieux ; qui aurait cru qu’un homme de sa robe ferait une pareille action ?
    • Il parlait d’une voix douce et ferme et me demanda tout ce qu’un homme de sa robe a coutume de demander. (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, page 67)
  4. (Par extension) Pelage de quelques animaux, considéré sous le rapport de la couleur.
    • Le maquignon de bas étage teint, en tout ou en partie, les robes pour rendre un équipage similaire, au risque de s’exposer à voir fondre la nuance sous une averse. (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • […] ; puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bluets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers. (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • C’est un étalon barbe, pas grand, mais bien formé et bien musclé, un alezan étoile de blanc au front, dont la robe dorée, la queue et la crinière blondes, longues et fournies, reluisent au soleil. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 112)
  5. (Œnologie) Couleur du vin, allant du violet à l’ocre.
    • Ce vin possède une belle robe grenat.
  6. Enveloppe de certains légumes ou de certains fruits.
    • La robe d’une fève, d’un oignon.
  7. Feuille de tabac enveloppant un cigare.
    • Cette invention a pour objet une nouvelle machine servant à enrouler automatiquement les noyaux de cigares dans les feuilles de la robe. (Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d’invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, 1876)
synonymes
  • toge (pour un avocat, un magistrat)

traductions
traductions
forme fléchie

robe \ʁɔb\

  1. Première personne du singulier du présent de l’indicatif de rober.
  2. Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de rober.
  3. Première personne du singulier du présent du subjonctif de rober.
  4. Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de rober.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de rober.



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