rougir
étymologie
Verbe  composé de rouge et de -ir, faisait rogir#fro|rogir en ancien français.

verbe

rougir transitif ou intransitif conjugaison

  1. (trans) Rendre rouge ; peindre ou teindre en rouge.
    • On sçait que le colcothar est une substance vitriolique ; ou , pour mieux dire , c'est un véritable vitriol que l’on rougit en le poussant par le feu jusqu'à un certain degré. (Mémoires de l’Académie des sciences de l’Institut de France, 1753, page 393)
    • Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. (Jules Vallès, L'Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
    • (Figuré) Leur sang rougissait la terre.
  2. (Spécialement) Porter à incandescence.
    • Après avoir repassé couteaux et ciseaux, l’étameur fit rougir les casseroles, les passa dans un acide pour les nettoyer ; puis, les ayant chauffées de nouveau, il les posa dans l’étamure , et les arrosa en tous sens avec le métal en fusion ; […]. (L'étameur, dans Le Magasin pittoresque, volume 51, 1883, page 368)
  3. (intrans) Devenir rouge.
    • …je fus amené à goûter tous les mets étranges qui constituaient le repas. Il y avait de la pieuvre crue marinée dans du jus de citron sauvage, de la pieuvre rôtie sur des pierres rougies au feu. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Or, le bruit se répandit bientôt que le juif avait jeté l’hostie dans une cuve d’eau bouillante, à la suite de quoi l’eau aurait rougi sans s’altérer. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  4. (intrans) (Spécialement) (en parlant d’une personne) Avoir la peau du visage qui devient rouge sous l’effet de l'émotion. voir piquer un soleil
    • On eût dit qu’il rougissait plus par pudeur que par plaisir à l’aspect de la comtesse. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Doña Luz s’aperçut de l’attention avec laquelle ils la regardaient, elle s’arrêta, confuse, et baissa la tête en rougissant encore davantage. (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Sous l’action d’une pensée indevinable, elle a rougi. J’ai vu l’onde sanguine se propager à son visage ; j’ai vu rayonner son cœur. (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Zaheira ne put s’empêcher de penser qu’elle n’avait jamais vu un homme aussi prodigieusement beau. Elle se sentit rougir. Sa gorge se serra. (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  5. (intrans) (Figuré) Avoir honte ; éprouver de la confusion.
    • Le succès n’avait encore récompensé ce rigide et laborieux courage que par de maigres faveurs ; mais il pouvait du moins avouer ses défaillances, et les difficultés qui l’exerçaient à des luttes si vives n’étaient pas de celles dont on rougit. (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 182)
    • Elles n’étaient pas de ces désœuvrées qui proscrivent, comme déshonorant, le saint calus du travail, et n’en rougissaient point. (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éd. J. Corti, 1954, volume 1, page 5)
    • Il n’y avait pas la place pour une démarche nouvelle dans cette élection. Sans parti et en se lançant de manière autonome à moins d’un an du scrutin, il n’y a pas de quoi rougir du résultat. (Cédric Villani : « Arrêter la politique ? Pas question, au contraire ! »)
synonymes
en parlant d’une personne

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