sacrilège
étymologie
Du latin sacrilegium voir sacer, legere.

nom

SingulierPluriel
sacrilègesacrilèges

sacrilège \sa.kʁi.lɛʒ\ masculin

  1. Profanation d’une chose sacrée ; outrage à une personne digne de vénération ou d’égards.
    • Le vol des choses consacrées à Dieu était un sacrilège, parce que ce vol renfermait une profanation de choses saintes : tel était le vol des calices, ciboires, reliques, images et même des troncs d’église. (Adolphe Chauveau & ‎Faustin Hélie, Théorie du Code pénal, Bruxelles : Imprimerie typographique belge, 1844, volume 3, page 40)
    • Dans un moment comme celui-là, il ne s'amuse pas à cacher un seul de ses péchés, cela est évident. — Au surplus, cacherait-il la moindre peccadille, cela ne lui servirait qu'à transformer sa confession en sacrilège, et alors, patatras ! dans l'enfer! c'est-à-dire messes inutiles. (Léo Taxil, Calotte et calotins: histoire illustrée du clergé et des congrégations, tome 1 & 2, Librairie Anti-cléricale, 1880, p. 94)
  2. Action qui s’apparente à la violation de quelque chose de sacré.
    • Ce serait un sacrilège de retoucher à ce tableau.
    • De son côté, Moscou compte encore une fois protester à Samara contre le déplacement d’un monument soviétique en Estonie, sacrilège qui n’a pas été suffisamment condamné par l’UE, estime le ministère russe des Affaires étrangères. (Le Devoir, 15 mai 2007)
    • Ensuite, un thé vert de qualité servi ébouillanté, sacrilège sans nom pour quiconque s'intéresse le moindrement à ce breuvage. (Le Devoir, 27 avril 2007)
  3. Personne commettant un tel méfait.
    • C’est toute la différence entre un sacrilège, comme Don Juan, et un désacralisateur, comme Nietzsche. Le libertin n’est pas un briseur d’idoles, puisque la sacralité et la morale religieuse sont les conditions mêmes de son art de la transgression. (Olivia Gazalé, Je t'aime à la philo, Robert Laffont, Paris, 2012, p. 185)

traductions
adjectif

SingulierPluriel
sacrilègesacrilèges

sacrilège \sa.kʁi.lɛʒ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui commet un sacrilège.
    • Il se trouva ainsi, d’après les lois de l’église, coupable d’un double sacrilège, comme bigame, et comme mari d’une femme qui avait reçu le voile de religieuse. (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833–1837)
    • L’indifférence en matière de foi était devenue de règle, car d’hostilité on n’en sentait point trop encore ; à peine sourdait-elle, peut-être, dans quelques propos sacrilèges que les mauvaises langues : […], s’essayaient malicieusement dans l’ombre à propager. (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  2. Qui participe du sacrilège ; qui en a le caractère.
    • Il est évident que ces réformes sont fort louables, mais elles sont loin d’être acceptées avec enthousiasme : […]; et les lettrés les considèrent comme un attentat sacrilège contre les traditions koraniques. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 65)
    • Mais chut, en dire plus serait sacrilège. (Le Devoir, 17-18 février 2007)

interjection

sacrilège \sa.kʁi.lɛʒ\

  1. Exclamation servant à dénoncer un acte considéré comme sacrilège.
    • Il a craché sur le totem ! Sacrilège !
  2. (ironique) ou (plais) Exclamation servant à dénoncer un acte qu’un autre groupe ou une autre personne considérerait comme sacrilège.
    • Selon la tradition Porsche, les modifications esthétiques sont mineures, mais les Porschistes vous diront le contraire; c’est que la 997 renoue avec les traditionnels phares ronds, qui avaient été délaissés — sacrilège! — sur la 996, au profit de phares identiques à ceux de la Boxster. Il n’en fallait pas plus pour déclencher une véritable tempête… (Le Devoir, 18 septembre 2006)



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