souveraineté
étymologie
 Composé de souverain et de -eté.
Au Québec, ce mot a pris son essor avec la fondation par René Lévesque du Mouvement Souveraineté-Association en 1967 puis du Parti québécois en 1968, par opposition à indépendance, qui avait cours auparavant. Selon certains théoriciens, il existe une différence objective entre les deux notions, la souveraineté supposant le maintien de certains liens avec le Canada (monnaie commune, passeport commun, absence de frontières, etc.). De façon générale, indépendance est associée aux tenants « purs et durs » de cette option.

nom

SingulierPluriel
souverainetésouverainetés

souveraineté \su.vʁɛn.te\ féminin

  1. Autorité suprême.
    • La souveraineté populaire, qui n'est pas le respect scrupuleux de la souveraineté individuelle, est un despotisme qui ne diffère du despotisme monarchique que par le costume ; casquette au lieu de couronne, veste au lieu de manteau. (Émile de Girardin, L'abolition de l'Autorité par la simplification de gouvernement, Paris : librairie Nouvelle, 1851, p.7)
    • Messieurs, le système politique en question consiste dans la subordination de tous les corps, de toutes les institutions, quelles qu’elles soient, à la suprématie de l’État républicain et laïque. Il a pour base, en thèse générale, le principe fondamental de la Révolution, la souveraineté nationale, pour formule dernière et pour conclusion, la sécularisation complète de la société. (Discours d’Émile Combes à Auxerre - 4 septembre 1904)
    • Toute différente était la situation dans le bled es-siba dont les tribus reconnaissaient généralement le sultan comme chef spirituel, mais ils n'admettaient pas sa souveraineté temporelle et ne toléraient chez elles aucun des rouages de l'administration chérifienne. (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, p. 41)
    • Nous savons, nous, ce que vaut l’illusion de la souveraineté populaire, et ce que pèse un bulletin de vote, mais les indigènes, plus neufs, plus confiants que nous dans la parole écrite de nos livres, se consolent mal de la trahison de nos clercs. (Yvonne Turin, Littérature engagée et anticolonialisme européen dans l'Algérie du Centenaire : le cas singulier d'Albert Truphémus, dans la Revue d'Histoire moderne et contemporaine, tome XXIII, 1976, page 618)
  2. (Par extension) Qualité et autorité d’un prince.
    • Le faste de la souveraineté est dangereux quand le pouvoir de la souveraineté manque ; on ruine souvent sa maison pour en soutenir trop la grandeur ; plus d’un prince apanagé en a fait la triste expérience. (Frédéric II & Voltaire, L’anti-Machiavel - 1739 - (édition de 1947))
    • La cité, fatiguée de la souveraineté de ceux-ci, envoya, en 1444, ses députés au-devant de Charles VII pour se donner à lui. (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
  3. (Par extension) Principauté, royaume, etc.
  4. (Droit international) Droit absolu qu’a tout peuple indépendant de régler ses propres affaires sans en devoir aucun compte à quelque autre peuple que ce soit.
    • Une nation qui occupe un rivage quelconque aura la souveraineté de la mer adjacente, et y jouira des mêmes droits qui lui appartiennent sur le continent. (Anonyme, Droit maritime. De la Neutralité, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
    • De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la nation, et l’on attribue à des groupes ethnographiques ou plutôt linguistiques une souveraineté analogue à celle des peuples réellement existants. (Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882)

traductions
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