tohu-bohu
étymologie
(XIIIe siècle) En ancien français toroul boroul. (XVIe siècle) Chez Rabelais, dans le Quart Livre, par plaisanterie, Thohu & Bohu désigne deux îles désertes. (XVIIIe siècle) De l’hbo תהו ובהו,  composé de תוהו, tōhū (« vide, néant, désert, solitude »), ו, (« et ») et בוהו, bōhū (« vide »), qui donne aussi Tohuwabohu en allemand.

nom


tohu-bohu \tɔ.y.bɔ.y\ masculin

  1. (Bible) (sens étymologique) chaos#fr|Chaos primitif, dans la Genèse.
    • La terre était tohu-bohu, et le vent de Dieu était sur les eaux. (Voltaire, Dictionnaire philosophique, « Genèse »)
      Comparer : La terre était informe et vide […] et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. (Louis Segond, Genèse, 1)
  2. Grande confusion ; grand désordre.
    • C’était un tohu-bohu ethnique. Dans le port flottaient les pavillons de toutes les nations, et plus de deux millions d’êtres humains s’y embarquaient annuellement. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’éd. de 1921)
    • Et après s’être contenté d’accentuer la déférence de son salut, il laissa s’éloigner la jolie Parisienne, tout en suivant des yeux son exquise silhouette, qui se perdit bientôt dans le tohu-bohu des grands boulevards. (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
    • Ce fut, on pense, un tohu-bohu auquel l’excitation des musiciens se joignit si heureusement que l’on ne se reconnut plus. (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Et les Péninsules démarrées
      N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
      (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre, 1871)
    • Alors, de plus en plus forcenés, explosent de partout dans l’œuvre ces tohus-bohus de l’imaginaire et du langage qui sont aussi saccage concerté, délibéré, d’un monde où respirer est un effort chaque jour plus ruineux, tentative d’exorcisme et de dévalorisation de ce monde par la création d’autres mondes eux-mêmes apocalyptiques et grimaçants, promis à un même éclatement et où s’échevèle la même « danse macabre », mais où exorciser, anéantir aussi peut-être ces images déchirantes de l’exil et de la nostalgie. (Jacques Borel, Sur les poètes : chroniques, Éditions Champ Vallon, Seyssel, 1998)

traductions


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