tolérer
étymologie
Du latin tolero.

verbe

tolérer \tɔ.le.ʁe\ transitif ou pronominal réciproque conjugaison (pronominal : se tolérer)

  1. Supporter.
    • Le kébab doit être servi brûlant. Quand la bouche peut le tolérer, il est déjà trop froid. (Jane Dieulafoy, La Perse, la Chaldée et la Susiane: relation de voyage, Librairie Hachette, 1887, p. 718)
    • Il se trouva, cependant, des seigneurs ecclésiastiques, tels l'abbesse de Saintes (1272) qui, ne pouvant tolérer la vue des mécréants, prièrent le roi de les débarrasser de leurs juifs. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • […] l'ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer.
      — Naturellement c'est plein de cabots, crut devoir déclarer spirituellement Mr. Morgan. Mes girls aussi en trimbaleraient une meute si je le tolérais.
      (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Et, pendant une heure, il avait ronchonné: ce mioche n'était pas à lui, il ne savait pas pourquoi il le tolérait dans sa maison; il finirait par le flanquer à la porte. (Gilbert Ferrey, Abord psychosomatique des traumatisés crâniens, 1995)
    • J'eus envie de demander où était mon erreur, mais il était clair que mon chef ne tolérait pas les questions, comme l'avait prouvé sa réaction à mon investigation au sujet du destinataire. (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, p. 11)
  2. Ne pas réprimer certains abus.
    • Le vieux marquis tolérait que les pauvres vinssent ramasser les branches mortes, […]. (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée'', 1918)
    • Les forçats ne boivent pas de vin. Pourtant on avait toléré, dans le pénitencier de l'île Nou, qu'un gardien établît une buvette dans laquelle sa femme vendait à boire aux gens de l'île qui possédaient une autorisation. (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • […]: à deux pas de la frontière, les douaniers tolèrent l'entrée en franchise de certaines denrées belges, meilleur marché qu'en-deçà. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • À ce propos, un lieutenant d'un service spécialisé déclare : « l'activité des occasionnelles est tolérée, on ferme les yeux sur ce monde-là. » (Eva Clouet, La prostitution étudiante à l'heure des nouvelles technologies de communication: distinction, ambition et ruptures, éd. Max Milo,, 2008, p. 105)
  3. Supporter chez autrui ce que l’on n’approuve pas.
    • L'opposition entre le juste et le pécheur, ou le croyant et l'impie, implique qu'aucune entité incroyante ne saurait être tolérée. (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.52)
    • Il y a des pays où l’on autorise l’exercice de tous les cultes et d’autres où l’on ne fait que le tolérer.
    • Il tolérait leurs injustices.
    • Je ne puis tolérer que cet homme s’arroge un tel droit.
    • Il faut tolérer les défauts de son prochain.
  4. Se dit dans un sens analogue en parlant des personnes.
    • Tolérer quelqu’un.
    • Ces deux partis, ne pouvant s’entendre, doivent du moins se tolérer.
synonymes
traductions


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