tragédie
étymologie
Du latin tragoedia, du grec ancien τραγῳδία, de τράγος et ᾠδή. D’où le sens « chant du bouc », désignant le chant rituel qui accompagnait le sacrifice du bouc aux fêtes de Dionysos à l’époque archaïque [1] [2].

nom

SingulierPluriel
tragédietragédies

tragédie \tʁa.ʒe.di\ féminin

  1. (Théâtre) Pièce de théâtre qui offre une action héroïque et met en scène des personnages illustres. Elle excite la terreur et la pitié, et se termine par la mort ou un quelconque autre destin pathétique des principaux personnages.
    • Platon, le divin Platon, n'était en verve que lorsqu'il était en pointe de vin. Ennius ne travaillait jamais à son poème héroïque, que Bacchus ne l'eût réconforté, et Alcée n'écrivait ses tragédies que lorsqu'il était ivre. (C. de Méry, Histoire générale des proverbes, adages, sentences, apophtegmes, vol. 3, Paris : chez Delongchamps, 1829, page 165)
    • L’individu doit être transformé en quelque chose d’impersonnel ; voilà ce que se propose la tragédie ; elle veut qu’il désapprenne l’épouvante qu’inspirent à chacun la mort et le temps ; car dans le moment le plus fugitif de son existence il peut lui arriver quelque chose de saint qui l’emporte infiniment sur toute espèce de lutte et de souffrance ! Et c’est là ce qui s’appelle avoir le sentiment tragique. (Nietzsche, Richard Wagner à Bayreuth, trad. Baumgartner, 1877)
    • Je demande quelque chose qui m’exalte, qui m’enlève aux misères de ce monde !
      Et Pécuchet, porté à l’idéal tourna Bouvard, insensiblement vers la Tragédie.
      Le lointain où elle se passe, les intérêts qu’on y débat et la condition de ses personnages leur imposaient comme un sentiment de grandeur.
      Un jour, Bouvard prit
      Athalie, et débita le songe tellement bien, que Pécuchet voulut à son tour l’essayer. […]
      Ce qui leur plaisait de la Tragédie, c’était l’emphase, les discours sur la Politique, les maximes de perversité.
      (Flaubert, Bouvard et Pécuchet, 1881)
    • Les tragédies de Sophocle, d’Euripide, de Corneille, de Racine, Les tragédies composées par ces auteurs.
    • Les tragédie d’Œdipe, de Cinna, de Brutus, Les tragédies dont Œdipe, Cinna, Brutus sont respectivement le héros, et auxquelles ils donnent leur titre.
  2. Genre tragique.
    • Le peuple souvent a le plaisir de la tragédie : il voit périr sur le théâtre du monde les personnages les plus odieux, qui ont fait le plus de mal dans diverses scènes, et qu'il a le plus haïs. (La Bruyère, Les Caractères, 1688)
    • En France, la tragédie a atteint la perfection au XVIIe siècle.
    • Les chefs- d’œuvre de la tragédie grecque sont éternels.
    • Cet acteur excelle dans la tragédie.
  3. (Figuré) Événement funeste.
    • Celui qui plane sur les plus hautes montagnes se rit de toutes les tragédies de la scène et de la vie. (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883, trad. H. Albert, 1898)
    • Lentement, irrésistiblement, avec ampleur, Bert se rendit compte de l’immense tragédie qui ébranlait l’humanité, et au milieu de laquelle s’écoulait sa petite existence ; il comprit qu’arrivait une époque où l’univers se désorganisait effroyablement, où c’en était fini de la sécurité, de l’ordre, de l’habitude… (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
    • Les tragédies de l’Histoire révèlent les grands hommes : mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies. (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 7, Quand un roi perd la France, Introduction, 1977)
    • Mais aussi parce que nous nous trouvons à la veille d’une tragédie. L’angoisse monte, celle de perdre nos proches, ou simplement celle de mourir. (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine.)
synonymes antonymes
traductions


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