tripot
étymologie
Avec le suffixe -ot, de l’ancien français triper, « danser, sauter », réfection de treper (voir trépigner) qui s’est faite dans un milieu bilingue après les Grandes invasions, d’après les verbes germaniques correspondant qui avaient un « i » dans leur radical. « manège, intrigue ».

nom

SingulierPluriel
tripottripots

tripot masculin

  1. Maison de jeu mal famée.
    • Hier, à Hermosillo, à la suite d’une querelle dans un tripot, il a mis le feu à une maison au risque d’incendier toute la ville. (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Seuls, les tripots attiraient encore les joueurs en proie à leur sèche passion. Un soir, en 1836, on ferma toutes les maisons de jeu. (Jacques Boulenger, Sous Louis-Philippe : Les Dandys, P. Ollendorff, 1907)
    • Avignon, Carpentras, Cavaillon, regorgent, pour la malédiction des familles, de tripots où de grosses sommes sont à chaque instant risquées. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Jeannin était joueur et même tricheur, entraîné à cela par un autre ; et insensiblement ils se mirent à tenir tripot, entendez qu’ils attiraient des inconnus à la table de nuit ; on passait du tarot au baccara pendant que nous dormions, et les étrangers étaient plumés. {{source|
  2. (Par extension) Maison où s’assemble une mauvaise compagnie.
    • Il eut surtout des amours retentissantes, des duels fameux, et jusqu’à des aventures louches de tripot et de femmes, qui laissent traîner derrière leurs héros une sorte de respect mystérieux, d’admiration inquiète, et les classent définitivement au premier rang des élégances incontestées. (Octave Mirbeau, Contes cruels (Mirbeau) : Gavinard)
  3. (Désuet) Lieu où l’on a l’avantage, où l’on est le plus fort, au jeu de paume.
    • Il est dans son tripot. — Battre quelqu’un dans son tripot.
  4. Ardennes & Meuse (agriculture) (Désuet) Sorte de moteur d’entraînement des machines par un cheval qui marche sur un tapis déroulant.
    • Le plus ennuyeux pour les agriculteurs fut sans aucun doute le défaut d’essence et de ficelle pour les lieuses. On voyait ressortir les anciens matériels mis au rebut comme les javeleuses et les batteuses à tripot. (Gérard Giuliano & ‎Jacques Lambert, Les Ardennais dans la tourmente : l’occupation et la libération, Terres ardennaises, Charleville-Mézières, 1994, p. 81)
    • Un cheval de trait monte sur le « tripot » et marche sur un tapis roulant articulé fait de planches épaisses réunies qui, du fait de son inclinaison et du poids de la bête, se dérobe continuellement sous ses pas et l’oblige à poursuivre sa fuite en avant infernale. Le tapis entraîne une courroie qui actionne la batteuse située à l’avant. (Azannes-et-Soumazannes : Quel battage pour une batteuse à tripot, dans L’Est républicain, 16 mars 2013)
  5. (Par extension) Batteuse mue par ce dispositif.
    • Mais des progrès techniques ont fait progressivement remplacer l’ancienne manière où le battage pouvait s'effectuer avec deux personnes, par le « tripot » où il en fallait trois, puis par une batteuse à gros débit avec double nettoyage et expulseur de balle où il faut quatre personnes. (René Colson, Un paysan face à l’avenir rural : la J.A.C. et la modernisation de l’agriculture, Épi, 1976, p. 86)

traductions


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