trombe
étymologie
(1549) De l’italien tromba, apparenté à trompe. Ayant pris, par analogie de forme, le sens de « sorte de feu d’artifice » (trombe di fuoco) qu’utilise Rabelais : Lors pour empescher l’assaut des forains […] furent iettees dix trombes de feu, canons de fusees […] et potz à feu. Puis, toujours par analogie de forme (voir illustration), celui de « tornade ».
Trombe (de feu) a été francisé en trompe (à feu, de feu) attesté en 1547-50.

nom

SingulierPluriel
trombetrombes

trombe \tʁɔ̃b\ féminin

  1. (Météorologie) tornade#fr|Tornade, cyclone.
    • Des grenouilles, minuscules, vivantes, au moins trente grenouilles apportées à travers les airs par un caprice du Sud, par une trombe chaude, une de ces tornades dont le pied en pas de vis ramasse et porte à cent lieues un panache de sable, de graines, d’insectes. (Sidonie-Gabrielle Colette, Sido, 1929, p. 58)
  2. (Météorologie) Colonne d’eau qui, poussée par le vent, tourbillonne.
    • Le 13 décembre, une trombe, phénomène assez fréquent dans ces mers, s’avança vers les navires. Colomb et ses équipages en avaient vu précédemment dans les mers du nouveau monde et peut-être aussi sur les côtes Nord et Ouest d’Espagne. (Jean-Baptiste Charcot, Christophe Colomb, 1928, p. 287)
    • (Par comparaison) Comme une trombe, en trombe : Brusquement, soudainement, violemment, à une très grande vitesse.
    • La porte s’ouvrait ! Il la poussa d’un effort de tous ses muscles tendus, entra comme une trombe dans le logis et repoussa la porte, tandis que, au dehors, éclataient les imprécations des six qui pesaient de tout leur poids pour ouvrir à leur tour. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Cependant l’auto, traversant en trombe les hameaux et les bourgs, écrasait sous ses pneus insatiables poules, oies, dindons, canards, pintades, chats, chiens, cochons, enfants, laboureurs et paysannes. (Anatole France, L’Île des pingouins, 1908, p. 209)
  3. Grande quantité (de quelque chose) qui s’abat brutalement, qui se déchaîne ou qui est entraîné violemment et bruyamment.
    • Trombe de grêle, de pluie, de sable, de vent.
    • Trombe d’eau : Averse torrentielle, cataracte, déluge.
    • Trombe de graviers, de feu, de pierres.
    • Trombe de paroles.
    • Il se sentit emporté dans une trombe de pitié. (Jean de La Varende, La Sorcière (1954), 1954, p. 225)
    • Sur le quai […], se précipite, se bouscule une cohue inouïe, une gigantesque trombe humaine, qui suit son héros, le pousse, l’empêche de monter dans le train en partance. (Charles Chincholle, Général Boulanger, 1889)
  4. Personne, animal, chose qui, par son comportement ou ses caractéristiques, fait penser à ce phénomène.
    • Une auto semblable a traversé la place tandis qu’il prenait sa bouche, et le rythme de la voiture a rythmé leur baiser : il se souvient que la trombe a passé sous leur fenêtre, tandis que leurs dents se heurtaient. (Martin du Gard, Devenir, 1909, p. 119)
    • Cette grande bête [le chien …] il ne la craignait pas du tout. La première fois peut-être, lorsque cette trombe velue avait déferlé sur lui. (Maurice Genevoix, Rroû, 1931, p. 17)

traductions


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