velours
étymologie
Altération de velos (« étoffe à poil court et serré ») voir velu, par adjonction d’un r.

nom

velours \və.luʁ\ masculin

  1. Étoffe à poil court et serré.
    • Et en même temps une portière de velours violet fleurdelisé d’or se soulevant, le duc distingua dans l’ombre la reine elle-même, […]. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
    • Les clients […] s'installaient placidement, qui sur des banquettes de velours moelleux, qui dans le creux de fauteuils hospitaliers. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 78)
    • « Il y a vingt ans que j’ai dit : “Le velours fait des vêtements idiots, en tout cas ici”. Dès que c’est mouillé ça sent le chien et ça met un temps infini à sécher. » (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 460)
    • Mon attention a été attirée par un pantalon de velours côtelé, assez usagé, et qui séchait sur un fil de fer à proximité de la porte de la cuisine, ou plus précisément en face de cette porte. (Jean-Charles Deniau & ‎Madeleine Sultan, Dominici, c'était une affaire de famille, L'Archipel, 2004)
    • – Qu'est-ce que vous vouliez écouter ? lui demanda le patron en jetant sur le velours vert de la piste les trois dés qu'il avait dans la main. (Lorris Murail, Bleu cerise, Gründ, 2010)
  2. Toute matière ou chose qui par sa douceur ou son aspect, rappelle ce tissu.
    • Le velours de sa peau.
    1. (analogie) Tissu tégumentaire qui assure la protection, la vascularisation et l’innervation des bois chez la plupart des cervidés.
    2. Duvet couvrant certaines parties de la plante ou ensemble d’éléments végétaux fins et serrés rappelant l’aspect duveté du velours.
  3. (Spécialement) Boisson, aliment d'une grande douceur.
    • Mais si t'as le gosier
      Qu'une armure d'acier
      Matelasse,
      Goûte à ce velours,
      Ce petit bleu lourd
      De menaces..
      (Georges Brassens, Le Bistrot, in Les Funérailles d'antan, 1960)
  4. Ensemble des fils de laine qui ne sont pas des fils de trame d’un tapis.
  5. (Linguistique) Mauvaise prononciation d’une liaison par addition d’un \z\ ; Voir « z’ ». Celle par addition d’un \t\ est appelée cuir.
    • Dire cent-z-étudiants ou donne-moi-z-en sont des velours courants.
    • Le moment du sermon faisait de ma mère une diablesse. Les cuirs, les « velours », les naïvetés chrétiennes d’un vieux curé paysan, rien ne la désarmait. Les bâillements nerveux sortaient d’elle comme des flammes. (Colette, La maison de Claudine, Hachette, 1922, réédition Le Livre de Poche, 1960, page 106)

traductions


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