sommeil de plomb
étymologie
 Composé de sommeil et de plomb.

locution nominale


sommeil de plomb \sɔ.mɛj də plɔ̃\ masculin

  1. (Figuré) Sommeil lourd et profond.
    • Car ce qu’elle voulait ce n’était point la fièvre de tête, le trouble heureux, la folie vivante, le rêve éveillé et délirant de l’ivresse ; ce qu’il lui fallait, ce qu’elle demandait, c’était le noir bonheur du sommeil, d’un sommeil sans mémoire et sans rêve, d’un sommeil de plomb tombant sur elle comme un coup d’assommoir sur la tête d’un bœuf : et elle le trouvait dans ces liqueurs mêlées qui la foudroyaient et lui couchaient la face sur la toile cirée de la table de cuisine. (Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, Germinie Lacerteux, 1865, chap. 32)
    • Un vieil air qu’elle lui chantait lui revint par bribes ; elle tenta de le retrouver, mais cette tension de mémoire achevant de la briser, elle s’endormit d’un sommeil de plomb jusqu’au lendemain matin. (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877, chap. 5)
    • Je me levai très tard après avoir dormi d’un sommeil de malheureux, d’un de ces sommeils de plomb, qui réparent les nerfs démolis et qui ont raison des plus grandes douleurs et des pires remords. (Georges Eekhoud, Mes Communions, Mercure de France, 1897, p. 279)
    • Si vous avez envie de faire de la musique, ne vous gênez pas, les murs sont comme ceux d’une forteresse, vous n’avez personne à votre étage, et mon mari a un sommeil de plomb. (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, 1922, 2e partie, chap. 3)
synonymes


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