œillader
étymologie
De œillade avec la désinence -er.
Étienne Pasquier (poète) écrivait : « Permettez-moy de grâce œillader vos lumières » [1]. L’emploi transitif direct de ce verbe semble avoir été dominant, sinon exclusif, jusqu'au XVIIIe siècle, après quoi il se raréfie.

verbe

œillader \œ.ja.de\ transitif direct, transitif indirect et intransitif

  1. (Littéraire) Lancer des œillades.
    • À l’automne, les concerts, les thés, les théâtres attiraient même affluence de robes transparentes et de mentons embéguinés ; on rigaudonne, on prend des glaces chez Garchy et chez Velloni ; le pavillon de Hanovre fait fureur dans cette partie de l’ancien hôtel de Richelieu, les déesses couronnées de roses, parfumées d’essence, flottant dans leurs robes à l’athénienne, œilladent aux incroyables, agitent l’éventail, vont, viennent, tourbillonnent, rieuses, chiffonnées, provocantes, le verbe haut, l’œil insolent, cherchant le mâle. (Octave Uzanne, La Française du siècle : modes, mœurs, usages, A. Quantin, 1886, p. 26)
    • Les froides pierres, elle les sentait brûler son corps ; malgré l’emprise que jetait cette mise en scène sur son imagination, elle regardait Nebo d’un œil mouillé ; sa pose rigide était bien d’une déesse, son regard œilladait. (Joséphin Peladan, La Décadence latine, éthopée. IV. À cœur perdu, G. Edinger, 1888, p. 287)
    • Ses joues caves étaient fleuries de poudre et d’un soupçon de rouge. Ses cheveux, aux longues mèches rares, étaient plus verts que jamais. Son râlelier flamboyait invraisemblablement. Il œilladait aux bonnes ahuries. (Jean Richepin, La Miseloque : choses et gens de théâtre, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1893, p. 104)
synonymes


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