patois
étymologie
De l’ancien français patois.

nom

patois \pa.twa\ masculin singulier et pluriel identiques

  1. (parfois péjoratif) Dialecte parlé dans une contrée réduite.
    • Les patois sont les derniers débris des innombrables dialectes qui constituaient la langue parlée dans l'ancienne France. C'est par ces restes, tout informes et défigurés qu'ils soient, que l'on peut acquérir encore une certaine connaissance des intonations et de l'accent qui caractérisaient ce vieux et pittoresque langage. (Louis-Pierre Gras, Dictionnaire du patois forézien, 1683)
    • Avez-vous entendu les gémissements continuels de ce maudit enfant et les bavardages de cette malheureuse femme qui parle sans doute en patois ? car je n'ai pas compris un seul mot de ce qu'elle disait. (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Au lieu de votre joli patois dont on comprend toujours quelque chose, c’est une langue que le diable a inventée que l’on parle là-bas et qui n’a pas moins de quatre dialectes très différents. (extrait d’une lettre envoyée à Esprit Requien par Prosper Mérimée en 1836)
    • Vouloir écrire le patois tel qu’il se prononce, c’est-à-dire en retranchant toutes les lettres qui ne se font point sentir, cela est bon pour une langue de sauvage qui n’a ni passé ni tradition aucune. (Louis Moutier, Orthographe des dialectes de la Drôme, 1886)
    • La population de Saint-David […] parlait un curieux patois anglais plein d'expressions maritimes. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Il lui semblait parfaitement invraisemblable qu’une fille pût avoir du goût pour des garçons aussi ridicules, qui n’étaient pas habillés comme les gamins du pays, et qui répondaient en français quand on leur parlait en patois. (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 179.)
    • Une autre corvée est la tournée des poubelles, des équevilles en patois de la Croix-Rousse. (Patrick Lemoine, Droit D'Asiles, page 103, Odile Jacob, 1998)
    • Dans le village, on parlait patois, le morvandiau. Il m'est arrivé d'entendre des gens élever le morvandiau au rang de langue, mais c'est trop pour lui ; ce n'est qu'un patois, variant d'un village à l'autre, n'ayant pas de grammaire propre, ni de littérature écrite, sauf quelques sketches comiques. (Jacqueline Périn, Devenir grande, L'Harmattan, 2003, page 65)
  2. (Péjoratif) Mode d'expression propre à un groupe de personnes.
    • Honteux d’avoir été bête, il voulut être roué ; il lui parla quelque temps encore en patois séminariste de blessures à fermer ou à cautériser par l’ouverture de nouvelles plaies saignant largement et sans douleur. (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; Gallimard, 2012, collection Folio, page 46.)
  3. (Péjoratif) Langage pauvre et rustique ; jargon incompréhensible.
    • Il s’exprimait dans un incroyable patois. C’est du patois !
  4. Mauvais style.
    • Cela est mal dit, mal écrit : quel patois !
  5. (Péjoratif) Langue régionale. Note: La notion péjorative de ce sens dépend des milieux et des régions (voir patois sur l’encyclopédie Wikipédia ).

traductions
  • espagnol : patués
  • italien : patois
  • russe : говор

adjectif

SingulierPluriel
Masculinpatois
\pa.twa\
Fémininpatoise
\pa.twaz\
patoises
\pa.twaz\

patois \pa.twa\ singulier et pluriel identiques

  1. Qui présente les caractères d’un parler local.
    • Les variantes patoises d’un mot.
    • On publie aujourd'hui les chansons patoises de Bretagne ou d’Aquitaine, mais aucun chant des vieilles provinces où s'est toujours parlée la vraie langue française ne nous sera conservé. (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)



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