bien-pensant
étymologie
(XIXe siècle)  Composé de bien et de pensant.

adjectif


bien-pensant

  1. Qui a de bons sentiments.
    • Tout ce qui ne charme que les yeux, attire à peine mes regards ; je ne m'arrête qu'à l'intérieur à l'âme, à ce qui nous procure le vrai contentement, la paix intérieure, et c'est précisément ce qui manque dans une ville aussi tumultueuse que Paris. Ah ! que ne pouvons nous enfin voir se réaliser le vœux[sic] que nous formons depuis si longtems de passer le reste de nos jours dans un cercle d'amis peu nombreux mais d'hommes bien pensants; (Voyage d’un Allemand à Paris et retour par la Suisse)
  2. conformiste#fr|Conformiste, qui pense correctement, selon les codes en vigueur, bien formaté.
    • La bourgeoisie bien-pensante.
    • L'ascenseur social est une invention des tronches bien-pensantes.
    • ''À la police, on lui avait donné des renseignements parfaits du mari. />« Employé au ministère de l’intérieur, correct, bien noté, bien pensant, mais marié à une femme fort jolie, dont les dépenses semblaient un peu exagérées pour sa position modeste. » Voilà tout. (Maupassant, Rouerie, in Le père Milon '', éd. 1899)

    • Notre ligne bien-pensante et notre empathie pour tous ceux qui souffrent dans le monde, ne nous interdit pas de passer des petites annonces coquines et des pubs de luxe.
  3. vertueux#fr|Vertueux, qui s'aligne sur la morale ambiante, avec bonne conscience.
    • Les associations bien-pensantes abattent une chape de plomb sur le porno-chic publicitaire.
    • Comme c'est un homme bien-pensant, il a tenu sa promesse, malgré son accident. (Dumas)
    • Elle était cousine des Buivres. (…) Elle avait reporté sur tous les Buivres ce qu'elle pouvait éprouver de sentiments de famille. Elle ressentait une honte personnelle des vilenies de celui qui avait un conseil judiciaire, et, autour de son front bien-pensant, sur ses bandeaux orléanistes, portait naturellement les lauriers de celui qui était général. (Marcel Proust, Les plaisirs et les jours, 1896)

traductions
nom


bien-pensant \bjɛ̃.pɑ̃.sɑ̃\ masculin (pour une femme on dit : bien-pensante)

  1. Conformiste, personne qui fait siennes les idées du courant dominant dans le domaine de la morale et de la politique.
    • Waldeck-Rousseau, avocat célèbre, gendre du demi-dieu de la Salpêtrière, Charcot, grand bourgeois libéral et magnifique de la meilleure espèce parlementaire, ne pouvait guère passer pour un démagogue, un chambardeur, aux yeux des bien-pensants. De plus, il eut l'adresse de charger des plus basses besognes du ministère un homme encore cher au cœur des amis de l'ordre, l'ancien vainqueur de la Commune, le général au profil de gamin cynique, jouant les loustics et les têtes brûlées, mais non moins expert et docile qu'une vieille cocotte, Galliffet. (Bernanos, La Grande Peur des bien-pensants, 1931)
    • Ni les religions et leurs intégristes, ni les idéologies et leurs militants, ni les bien-pensants et leurs préjugés ne doivent pouvoir entraver le droit à la caricature, fût-elle excessive. (Cabu, cité dans Le Canard enchaîné, 14 janvier 2015)
  2. Militant d'une cause bien-pensante: Social justice warrior, eco-warrior, prédicateur.
    • Ils sont à côté de vous, mais on ne voit qu'eux. Les bien-pensants sont présents dans tous les lieux publics. Ils prêchent la bonne parole, revendiquent le monopole du coeur, s'arrogent tous les droits: de juger de tout, de vous encenser ou de vous condamner, de refaire le monde, de revisiter l'histoire, de changer la société, les moeurs, la vie, et même, disent-ils parfois, de changer l'avenir!

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