idéologie
étymologie
Composé de idéo-idée ») et -logieétude, science »).

nom

SingulierPluriel
idéologieidéologies

idéologie \i.de.ɔ.lɔ.ʒi\ féminin

  1. (sens original, aujourd'hui rare) Science des idées ; étude de l’origine, de la formation et propagation des idées.
    • Traité d’idéologie.
  2. (politique) Ensemble cohérent de dogmes ou doctrines dans un ou plusieurs domaines (société, politique, économie, morale, spiritualité ou religion…).
    • C'est à l’idéologie, à cette ténébreuse métaphysique qui, en recherchant avec subtilité les causes premières , veut sur ses bases fonder la législation des peuples, au lieu d'approprier les lois à la connaissance du cœur humain et aux leçons de l'histoire, qu'il faut attribuer tous les malheurs qu'a éprouvés notre belle France. (Procès du général Malet, dans Causes célèbres du XIXe siècle: rédigées par une société d'avocats et de publicistes, Paris : H. Langlois fils & Cie, 1827 & Paris : P. Pourrat frères et Bazouge-Pigoreau, 1834, vol.2, p.70)
    • Protégées par le prestige des guerres de la Liberté, les institutions nouvelles étaient devenues intangibles et l’idéologie qui fut construite pour les expliquer devint comme une foi qui sembla longtemps avoir pour les Français la valeur que la révélation de Jésus a pour les catholiques. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908)
    • Il est arrivé qu’une révolution, faite par des millions de pauvres gens dans un esprit égalitaire, avec une idéologie socialiste, ayant remporté une victoire complète, s’est trouvée confisquée par les parvenus qu’elle avait installés dans tous les rouages de l’État, et d’abord dans ceux du parti révolutionnaire. (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
    • L’idéologie n'est donc qu'un système délirant d'un type un peu particulier. […]. L’idéologie est un système délirant qui se partage, qui se partage tellement qu'il peut servir de base théorique à une réorganisation totalitaire de la société. (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 84)
    • La période de l'entre-deux-guerres fut pourtant dominée, en pays musulmans, par la suprématie politique d'élites dirigeantes laïques visant à promouvoir une idéologie politique séculière, le nationalisme. (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
    • Le cas de la société tibétaine d’avant 1950 illustre de façon tragique les lacunes d’une idéologie dogmatique bouddhiste gérée par de faillibles humains. Elle a conduit à une société féodale esclavagiste basée sur l’oppression de presque toute la population par les hiérarchies religieuse et aristocratique. (Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, n°66, p.5, été 2008)
  3. (Péjoratif) Développement ou discussions sur des idées abstraites.
    • Ce dévoiement, c’est celui du patriotisme allemand, révolutionnaire et antidynastique dans son principe, au profit de l’Ancien Régime allemand et européen et de sa « restauration » par le biais de l’idéologie médiévisante du romantisme. (Lucien Calvié, Références antiques et conscience nationale allemande, dans Les autorités: Dynamiques et mutations d'une figure de référence à l'Antiquité, p.114, Éditions Jérôme Millon, 2007)

traductions


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