pitoyable
étymologie
En ancien français piteable, dérivé de pitié avec le suffixe -able. La forme pitoyable est analogique de l’évolution de apitier en apitoyer. Elle a supplanté l’ancien et moyen français pitable « enclin à la pitié » (xiiie-xive siècles), dérivé de piteux.

adjectif

SingulierPluriel
pitoyablepitoyables

pitoyable \pi.twa.jabl\ masculin et féminin identiques

  1. (vieilli) Qui est naturellement enclin à la pitié.
    • […] je dis que tout prince doit désirer d’être tenu pour pitoyable et non pour cruel : cependant il doit prendre garde de ne point mal user de cette pitié. (Nicolas Machiavel, Le Prince, traduction d’Yves Lévy)
    • […], Jacques examina ses malades, pitoyable devant toute cette misère, toute cette souffrance qu’il devait adoucir. (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
    • Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu’au bout la même haine inexpiable ; […]. (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p. 59)
    • Soyez pitoyables Et donnez du pain À de pauvres diables, Qui meurent de faim… (Les Brigands (opéra bouffe), Jacques Offenbach, Livret de Henri Meilhac et de Ludovic Halévy (1869).)
    • Antoine et ma belle-sœur jouaient bien leur jeu ; ils se montraient, à mon égard, pitoyables, ils ne procédaient que par des allusions contristées. J'étais presque leur dupe, mais non pas entièrement ! (Pierre Mille, Christine et lui, Librorium Éditions, 2019, p. 123)
  2. (Plus courant) Qui excite la pitié.
    • Je ne sais pas de situation plus pitoyable que d’être bloqué par un brouillard humide sous le 66e degré de latitude nord; […]. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 61)
    • Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n'en paraissait que plus pitoyable. (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
    • Rien entre nous, que des souvenirs assez pitoyables, le tas lugubre des dèches quotidiennes, des privations et des désespérances. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 177)
  3. (Péjoratif) Qui inspire une pitié méprisante, qui est mauvais dans son genre, qui est digne de mépris.
    • Oui, sans doute, il est pitoyable que des personnes aisées occupent indûment des lits dans les hôpitaux. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • […] : les prétendus beaux-esprits qui se trouvent parmi eux ne sont que de pitoyables bavards que le plus petit philosophe crotté; qui court les rues de Paris , mettrait à quia. (Les Belges au tribunal de l'Europe; faisant suite à La ville rebelle, […], par Mysochlocrate, Imprimerie de H.P. de Swart, 1831, p. 237)

traductions


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