prendre à partie
étymologie
 Composé de prendre et de partie.

locution verbale

prendre à partie \pʁɑ̃.dʁ‿a paʁ.ti\ transitif (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)

  1. (juri) Attaquer en justice un homme qui n’était pas d’abord notre adversaire.
  2. (Par extension) Imputer quelque chose à quelqu’un, lui reprocher une chose dont on se plaint, l’en rendre responsable.
    • Sans désemparer, nous avons pris à partie celles de ces congrégations qui s’adonnaient à l’enseignement et qui, par un enseignement de doctrines contre-révolutionnaires, battaient en brèche l’édifice républicain. (Discours d’Émile Combes à Auxerre, 4 septembre 1904)
    • Ce relaps ayant été aperçu par ses coreligionnaires dans la procession de la Fête-Dieu, fut pris à partie par eux. Il s’ensuivit une violente bagarre. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  3. (En particulier) Se plaindre en justice d’un juge ; intenter une action contre lui.
    • Selon Jousse, sur l'ordonnance de 1667, tit. 25, art. 2 , note 1, « Quand on prend à partie un juge de seigneur, ce n'est point le juge qu'on doit prendre à partie, mais le seigneur, si le jugement pour raison duquel on prend à partie, a été rendu sur la poursuite & réquisition du procureur fiscal. » (Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la Jurisprudence, donnée par Maitre Denisart, tome 6, Paris : chez la Veuve Desaint, 1787, p. 346)
    • Le vice-chancelier Maupeou manda Mme Calas et ses compagnons d'infortune; il leur annonça lui-même les dons du roi. […]. On leur avait dit que si le roi leur accordait une gratification, c’était pour éviter qu’ils prissent à partie le Parlement qui les avait jetés dans l’indigence en même temps que dans le deuil : […]. (Athanase Coquerel fils, Jean Calas et sa famille: étude historique d'après les documents originaux, Paris : chez Joël Cherbuliez, 1858, p. 280)
  4. (Par extension) S'en prendre violemment à quelqu'un, ou l'attaquer (souvent verbalement ou par écrit).
    • Une tension était largement perceptible ; il suffisait du moindre incident pour que les passagers prissent à partie ceux qu'ils ne désignaient que par des « eux » prononcés de manière méprisante. Avec talent et toujours la même aisance, Geoff parvenait à calmer les ardeurs. (Michel Dancoisne-Martineau, Je suis le gardien du tombeau vide, Éditions Flammarion, 2017)
    • A Éphèse, les premières grosses chaleurs estivales échauffent les esprits. Dans les églises, dans les rues, sur les places publiques, évêques, prêtres et moines, nestoriens et cyrilliens se prennent à partie et s'invectivent en termes crus. La situation devient intenable. (Frédéric Lenoir, Comment Jésus est devenu Dieu, Éditions Fayard, 2010, chap. 6)

traductions


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