vulgaire
étymologie
Du latin vulgaris, de vulgus, « foule, commun des hommes », « multitude ».

adjectif

SingulierPluriel
vulgairevulgaires

vulgaire \vyl.ɡɛʁ\ masculin et féminin identiques

  1. (Désuet) Qui concerne le peuple, le quidam, le personnage quelconque.
  2. (vieilli) Qui est commun, qui est reçu communément.
    • Préjugé vulgaire.
    • Croyance vulgaire.
    • Opinion vulgaire.
  3. (En particulier) (linguistique) (didactique) Ce que le peuple parle à l’époque considérée.
    • Les traductions de la Bible en langue vulgaire.
    • […] en 1025, durent faire traduire en français vulgaire la profession de foi exigée de certains hérétiques, par la raison que les accusés n’entendaient pas le latin (Justin Cénac-Moncaut, Histoire du caractère et de l’esprit français, 1867)
  4. (vieilli) Qui est trivial, commun, voire quelconque. — Note: S’emploie encore aujourd’hui mais le plus souvent devant le nom qu’il qualifie.
    • Le président du FMI qui trempe son biscuit comme un vulgaire VRP de province, ça fait de la peine ! (Stéphane Guillon, « DSK. Quelle déception », dans On m'a demandé de vous calmer, éd. Stock/France Inter, 2009)
    • Un vulgaire coquelicot. De vulgaires sentiments.
    • Des sentiments, des manières vulgaires. (Désuet)
    • Une âme, un esprit vulgaire. (Désuet)
  5. Qui a un comportement, un langage sans délicatesse, sans éducation, grossier ou qui fait preuve d’une grande grossièreté.
    • Des manières vulgaires.
    • Une expression vulgaire.
    • Un homme vulgaire.
synonymes
(linguistique)
Grossier
antonymes
(linguistique)

traductions
traductions
traductions
traductions
traductions
nom

SingulierPluriel
vulgairevulgaires

vulgaire \vyl.ɡɛʁ\ masculin

  1. (vieilli) (Au singulier) Le peuple ; le commun des hommes.
    • Gardez-vous donc bien d’imiter le vulgaire, qui met la Fortune au nombre des dieux ; la bizarrerie de sa conduite l’éloigne entièrement du caractère de la divinité, […]. (Épicure, Lettre à Ménécée, Traduction par Jacques Georges Chauffepié (1840))
    • Quel est l’homme qui ne voudrait, même au prix de la moitié de ses jours, voir son rêve, son vrai rêve poser sans voile devant lui, et le fantôme adoré de son imagination faire tomber un à un tous les vêtements destinés à protéger contre les yeux du vulgaire ? (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; réédition Gallimard, collection Folio, 2012, page 64)
    • La jouissance avait engendré chez lui ce contentement savoureux, cette rêverie sensuelle, qui vaut peut-être mieux que l’amour comme l’entend le vulgaire. (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; réédition Gallimard, collection Folio, 2012, page 67)
    • Ce petit monstre moderne qu’Olivier nommait le vulgaire, qui lui faisait une si grande horreur, et qui le conduisit vous savez où, je le connaissais, tout comme lui, sous un autre nom. Il habitait aussi bien la région des idées que le monde inférieur des faits. Il avait été le génie malfaisant de tous les temps, il était la plaie du nôtre. (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 212)
    • Ce fait est même tellement général, qu’il a été de tout temps pour le vulgaire une des grandes lois de la nature. (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496-519)
  2. (Désuet) Langue vulgaire (par opposition à langue savante).
    • À ce propos je ne puis assez blâmer la sotte arrogance et témérité d’aucuns de notre nation, qui, n’étant rien moins que Grecs ou Latins, déprisent et rejettent d’un sourcil plus que stoïque toutes choses écrites en français, et ne me puis assez émerveiller de l’étrange opinion d’aucuns savants, qui pensent que notre vulgaire soit incapable de toutes bonnes lettres et érudition, comme si une invention, pour le langage seulement, devait être jugée bonne ou mauvaise. (Joachim du Bellay, Défense et illustration de la langue française, Livre I, chapitre I)
    • Je n’estime pourtant notre vulgaire, tel qu’il est maintenant, être si vil et abject, comme le font ces ambitieux admirateurs des langues grecque et latine, qui ne penseraient, et fussent-ils la même Pithô, déesse de persuasion, pouvoir rien dire de bon, si n’était en langage étranger et non entendu du vulgaire. (Joachim du Bellay, Défense et illustration de la langue française, Livre I, chapitre IV)
Note: Noter dans ce dernier exemple de Joachim du Bellay, le double emploi de vulgaire avec ses deux sens.
synonymes


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