étouffer
étymologie
(1230) En ancien français estofer, altération de l’ancien français estoper (« obstruer » voir étouper) sous l’influence de l’ancien français estofer (« rembourrer » voir étoffer).

verbe

étouffer \e.tu.fe\ conjugaison (pronominal : s’étouffer)

  1. (transitif) Faire mourir en arrêtant la respiration.
    • La diphtérie peut étouffer les enfants.
  2. (transitif) Suffoquer, empêcher de respirer librement.
    • La chaleur m’étouffe.
    • Il s’étouffait en mangeant.
    • (Figuré)Étouffer quelqu’un de caresses.
  3. (intransitif) Avoir la respiration empêchée ou mourir faute d’air.
    • Il n’y a point d’air dans cette chambre, on y étouffe.
    • Délacez cette femme, elle étouffe.
    • Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L’air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, p. 71)
    • (transitif) (Figuré) (hyperbole) Étouffer de rire, rire jusqu’à perdre la respiration.
  4. Dérober aux plantes l’air ou les nutriments nécessaires à leur végétation.
    • Les plantes qui nuisent à l'avoine, soit en l’étouffant, soit en s'opposant à sa production, sont l'ivraie, le caucalis, le chardon hémorroïdal, l’avron, la mille-feuille , le coquelicot, etc : il est important de les extirper quand cela est possible. (« Avoine », dans le Dictionnaire des sciences naturelles, tome 3 (Argi-Bam), Strasbourg : chez F. G. Levrault & Paris : chez Le Normant, 1816, p. 346)
    • Les mousses ne tuent ni n’étouffent l’herbe des pelouses. Elles se développent là où l'herbe ne pousse pas.(Sébastien Leblond, Foire aux questions du site Bryophytes de France, années 2010)
  5. (transitif) Éteindre en interceptant l’air.
    • Étouffer un incendie.
  6. (transitif) (Figuré) Supprimer ; annihiler ; empêcher de se développer ; cacher ; surmonter.
    • Il semble que la tradition politique de la classe ouvrière européenne soit encore vivace dans certains pays, alors qu’elle est étouffée en Amérique, où pourtant aussi elle a existé. (Herbert Marcuse, Débat sur le problème de la violence dans l’opposition, dans La fin de l’Utopie, traduction de Liliane Roskoff & Luc Weibel, 1968)
    • Seule planait l’ombre de la Kampétaï, prête à abattre sa lourde main supplicieuse pour étouffer dans l’œuf toute velléité d’insoumission. (Thuyen Nhis, My-Lan, Publibook, 2002, p.138)
    • Rosalie s'en fut à la chapelle pour s'agenouiller en étouffant ses larmes. (Pierre Gamarra, Rosalie Brousse, chapitre IV ; Éditeurs Français Réunis, Paris, 1953)
    • Lorsque je prétends que « voler un voleur n'est pas méprisable » ce n'est pas une raison pour que tes sbires chargés de faire respecter l'ordre et la morale en déduisent qu'ils peuvent jouer les ripous avec des voyous, ou leur piquer la came en étouffant l'affaire. (René Paloc, S'indigner ne suffit plus: France, ta République fout le camp, Mon Petit Éditeur, 2014, p. 83)
  7. (transitif) (musique) Amortir le son.
    • Étouffer les sons : Les rendre moins éclatants, les amortir.
    • Il y a, dans les pianos, une pédale qui sert à étouffer les sons.
  8. (transitif) Empêcher l’apparition publique.
    • [...] il était menteur comme un valet, présomptueux et opiniâtre comme un pédant et assez mauvais poète pour être étouffé s'il y avait de la police dans le royaume. (Paul Scarron, Le Roman comique, première partie, chapitre VIII, 1651)
    • Voici, pour commencer, ce que j’écrivais, il y a six ans, dans un livre de colère que l’hostilité générale s’efforça d’étouffer par tous les moyens imaginables. (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)

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