morfondre
étymologie
De l’ancien français morfondre.

verbe

morfondre \mɔʁ.fɔ̃dʁ\ transitif conjugaison (pronominal : se morfondre)

  1. Refroidir.
    • L'air glacial de la nuit l'a morfondu.
    1. (Figuré) Refroidir les ardeurs.
      • En tout cas, quelque persuadés qu’ils pussent être d’un pays qui se « déchristianise » est tout près de s’abimer dans la décadence, ils n’auraient pas dû faire l’éloge de ces sombres perspectives devant des jeunes hommes qu’ils morfondaient, dont ils s’exposaient à briser les élans de noblesse, à tarir les enthousiasmes. (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
  2. (pronominal) Se refroidir.
    • J'aime mieux Bergerac et sa burlesque audace,
      Que ces vers où Motin se morfond et nous glace.
      (Boileau, Art p. IV)
  3. (pronominal) (Figuré) Perdre du temps à la poursuite d’une affaire, d’une entreprise qui ne réussit pas, dans l’attente d’une personne qui n’arrive pas, d’un succès qu’on n’obtient pas.
    • Les petits enfants soufflaient dans leurs doigts, mais ils ne se morfondirent pas longtemps à attendre. (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • Après, l’ombre redescendait sur la morne chambre d’hôtel où, du matin au soir, elle se morfondait dans l’attente des catastrophes. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 24)
    • Mais elle préférait encore apercevoir Elhamy, entendre le son de sa voix, que de se morfondre, toute seule. (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  4. (pronominal) (Boulangerie) Perdre la force de fermentation qu’une pâte doit avoir pour faire du bon pain.
    • À trop attendre, la pâte s’est morfondue.



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