tuerie
étymologie
(1350) voir tuer, -erie Le sens d’« abattoir » est le plus ancien ; il faut attendre le XVe siècle pour le sens moderne.

nom

SingulierPluriel
tuerietueries

tuerie \ty.ʁi\ féminin

  1. Carnage ; massacre.
    • Le personnage de Bajazet est glacé ; les mœurs des Turcs y sont mal observées, ils ne font point tant de façons pour se marier ; le dénoûment n’est point bien préparé ; on n’entre point dans les raisons de cette grande tuerie : il y a pourtant des choses agréables, mais rien de parfaitement beau, rien qui enlève, point de ces tirades de Corneille qui font frissonner. (Madame de Sévigné, « À Madame de Grignan, 16 mars 1672 », in Lettres choisies, Firmin Didot, 1846)
    • Mais New York ne copiait aucun peuple pour le désordre et le gâchis de son administration intérieure, un désarroi, grâce auquel des quartiers entiers échappaient à toute loi, devenaient impénétrables aussitôt que des batailles et des tueries de rue à rue y éclataient. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’éd. de 1921)
    • Parce qu’elle avait toujours pensé : l’inéluctable tuerie et la destruction des hommes, c’est ça la guerre, c’est ça seulement, et bien favorisés ceux qui ne laisseront dans l’engrenage qu’un lambeau de leur corps martyr. (Marcel Martinet, La Maison à l’abri, 1918)
    • La capture des baleinoptères par des procédés modernes a remplacé la tuerie périodique des bandes de marsouins rabattus par les embarcations au fond des baies. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Au vrai j’entrevoyais que le conflit politique était le même en tous pays, et qu’il n’était autre qu’une révolte des esclaves contre les maîtres, chose qu’il fallait attendre, après cette tuerie imbécile. (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 229)
  2. (familier) (Par hyperbole) Pour dire qu’il y a une foule épaisse, une cohue terrible.
    • N’allez pas là, c’est une vraie tuerie.
    • Eh bien ! il a donné un bal, l’autre soir, il y avait tout ce qu’il y a de chic à Paris. Ce que j’aurais aimé y aller ! mais il fallait présenter sa carte d’invitation à la porte et je n’avais pas pu en avoir. Au fond j’aime autant ne pas y être allée, c’était une tuerie, je n’aurais rien vu. (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 75)
  3. (familier) (Par hyperbole) Pour désigner une chose d’une grande qualité (principalement dans le domaine de la musique, du jeu vidéo et de la cuisine).
    • La dernière version de cette chanson, c’est une vraie tuerie.
  4. Action de mise à mort d'un animal.
  5. (boucherie) Prix de revient de cette opération.
  6. (Par métonymie) (vieilli) Abattoir.
    • Faut-il mener deux moutons à la tuerie, bourgeois ? dit le garçon. (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
  7. (agriculture) Abattoir à la ferme de moins de 10 000 volailles et lapins par an.
    • Les tueries particulières sont recensées par les services vétérinaires qui leur attribuent un numéro d’identification. (La France Agricole n° 2938, 31 mai 2002)
  8. (boucherie) Dans un abattoir, lieu de mise à mort.
    • Peut-être la faible production, c’est-à-dire la faible capacité des tueries, faisait-elle que les activités se déroulaient dans un calme apparent, le personnel ne subissant pas le stress des grands abattoirs où les cadences sont infernales. (Jean-Luc Daub, Ces bêtes qu’on abat, Éditions L'Harmattan, 2009, ISBN 978-2-296-08424-7)

traductions


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