apanage
étymologie
De l’ancien français apaner, d’où « doter », à partir du latin médiéval apanare, dérivé de panis (« pain »).

nom

SingulierPluriel
apanageapanages

apanage \a.pa.naʒ\ masculin

  1. (histoire) Domaine foncier propre d'un prince ou d'un pair, dont il bénéficie du revenu : ce que les souverains donnaient à leurs puînés pour leur tenir lieu de partage.
    • De 1270 à la fin du XIVe siècle, le statut des princesses royales en France est en cours de normalisation. Les filles du roi sont progressivement exclues du trône, des apanages et de la pairie. (Anne-Hélène Allirot, Filiae regis Francorum : princesses royales, mémoire de saint Louis et conscience dynastique (De 1270 à la fin du XIVe siècle), 2007)
    • Il y a aussi dans les tournures de phrases quelque chose d'italien, - ce qui tient sans doute au long séjour qu'ont fait les Médicis et leur suite florentine dans ces contrées, divisées autrefois en apanages royaux et princiers. (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
    • Pour donner, en effet, un digne apanage à son frère, Louis XI joignit au pays de Guyenne les judicatures du pays toulousain qui se trouvaient sur la rive gauche de la Garonne. (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, p.57)
  2. (Par analogie) Domaine terrien privé dont devait disposer un pair de France sous la Restauration.
    • Au lieu de doter la chambre des pairs comme corps, on préféra voir chaque pair constituer son propre apanage, conformément aux principes de l’institution. (F-P. Lupis, Histoire de la restauration, volume 2, page 46)
  3. (Figuré) Ce qui est le propre de quelqu’un ou de quelque chose, soit en bien, soit en mal.
    • Qu’est-ce que la tolérance ? c’est l’apanage de l’humanité. (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article Tolérance, section II, 5e éd., 1765)
    • « Il faut, nous dit-elle en souriant, que je vous présente mes amis ; tenez, les voilà. » Alors nous vîmes sa vache, son ânesse et son chien. […] « Oui, reprit mademoiselle Jeannette, voilà mes amis, mes vrais amis, on peut compter sur eux, on n’a à craindre de leur part ni ruse, ni mauvaise foi, ni ce besoin de tout sacrifier à leurs propres passions, odieux apanages de tant de gens prétendus estimables. » (Charles de Pougens, Mémoires et Souvenirs , chap. VIII, 1834)
    • … et s’endormit aussitôt d’un profond sommeil, du merveilleux sommeil, apanage des heureux mortels qui ignorent les puces, les hémorroïdes et l’excès d’intelligence. (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 158)
    • Acceptons que le courage militaire demeure l'apanage d'une caste enfantine et bruyante, et ne se répande pas, comme l'a fait la Légion d’honneur, son insigne, parmi les professeurs, les contrôleurs, les peintres... (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • La culture est demeurée longtemps l'apanage d’une classe privilégiée. (André Gide, Discours sur Maxime Gorki, en annexe de Retour de l’U.R.S.S., 1936)
    • L’auteure remarque d’ailleurs que l’homme accompli, selon les critères des Romains, était précisément celui qui savait parler et se faire entendre grâce à son apanage, le timbre grave de sa voix. (Pourquoi les oratrices dérangent)

traductions
forme fléchie

apanage \a.pa.naʒ\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe apanager.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe apanager.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe apanager.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe apanager.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe apanager.



Ce texte est extrait du Wiktionnaire et il est disponible sous licence CC BY-SA 3.0 | Terms and conditions | Privacy policy 0.004
Dictionnaire Français