ferrer
étymologie
(1140) Du latin ferrare attesté sous la forme ferratus (« ferré »).
(XIIe siècle) chemin ferré (Chrétien de Troyes) chemin empierré dont l’assise est ferme et où l’on n’enfonce pas.

verbe

ferrer \fe.ʁe\ ou \fɛ.ʁe\ transitif conjugaison

  1. Garnir de fer.
    • Ferrer une porte, une fenêtre.
    • Ferrer un coffre, une malle.
    • Ferrer des roues.
    • Il reprit son marteau, qu’il avait posé auprès de lui, et se mit à taper de toutes ses forces sur le moyeu d’une roue qu’il ferrait. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
    • Un bâton ferré. Des souliers ferrés.
  2. (En particulier) (maréchalerie) Garnir de fers les sabots d’un cheval, d’un mulet, etc., à l’aide de clous.
    • Germain partit sur la Grise, qui, bien pansée, ferrée à neuf et ornée de rubans, piaffait et jetait le feu par les naseaux. — (George Sand, La Mare au Diable, 1846)
    • Et aussitôt c’est dans la classe un désarroi effroyable. Les trois premiers, près de la sortie, ordinairement chargés de pourchasser à coups de pierres les chèvres ou les porcs qui viennent brouter dans la cour les corbeilles d’argent, se sont précipités à la porte. Au violent piétinement de leurs sabots ferrés sur les dalles de l’école a succédé, dehors, le bruit étouffé de leurs pas précipités qui mâchent le sable de la cour et dérapent au virage de la petite grille ouverte sur la route. — (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
    • Il est à remarquer qu’invariablement, tous les chevaux destinés aux allures rapides sont ferrés à pince tronquée, en prévision du cas où, à cause de leur faiblesse ou vices de construction, ils battraient le Briquet. (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • Dès sa première communion, gagé par l’un ou par l’autre, […], il était sans l’avoir appris devenu habille à menuiser, à charronner, à réparer un coutre, à ferrer un cheval. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 10)
  3. Garnir les extrémités d’un cordon, d’un lacet, de fer-blanc, de cuivre ou d’autre métal.
  4. Garnir d’or, d’argent, etc., ce qui est ordinairement garni de fer.
    • Cette châsse est ferrée d’or.
    • Eau ferrée. voir eau.
  5. (Sens figuré) (forme passive) Connaître à fond telle ou telle question.
    • Cet érudit provincial est ferré sur la question d’Alésia, il a réponse à tout.
    • Je suis très peu ferré sur la géographie de l’Algérie. — (Guillaume Apollinaire, Lettre à Madeleine Pagès du 1er septembre 1915)
  6. (pêche à la ligne) Engager par un coup sec du poignet la pointe de l’hameçon dans la bouche du poisson qui a mordu.
    • Eh bien? Qu’attend-il pour ferrer ce poisson qui tire sur la ligne tant qu’il peut ? — (Franquin, Gaston — En direct de la gaffe, éditions J.Dupuis Fils, 1974, page 41)
    • L’écureuil s’abaisse et ne bouge plus. Prenez la canne en main et moulinez rapidement pour prendre contact avec le poisson et ferrez. — (Bernard Breton, Toutes les pêches en étang, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1997, page 83)
    • L’un puis l’autre, d’un geste du poignet, ferre un gardon ou une perchette. — (Jacques Ouvard, Le Caillou dans la vitrine, Librairie des Champs-Élysées, 1980, chapitre X)
    1. (Par analogie avec la pêche)
      • Une couronne d’épines plantée profondément dans leur chair ferrait leurs ramifications nerveuses et prévenait tout mouvement. — (Marie Darrieussecq, Claire dans la forêt, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 16)
  7. (Sens figuré) Séduire une dupe pour la berner, lui soutirer de l’argent.
    • Ferrer un millionnaire à Miami.

traductions


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