suranné
étymologie
De l’ancien français sorane/souranne qui désigne, au départ, ce qui a plus d’un an, ainsi que les actes qui, dépassant la limite d’un an, deviennent nuls.
Attesté dans le Dictionnaire de l’Académie française, 1re édition (1694) avec ses acceptions propres et figurées (« vieux »). Le Thresor de la langue française de Jean Nicot (1606) ne mentionne que les sens propres.
Composé de sur- (« au-delà ») et an.

adjectif

SingulierPluriel
Masculinsuranné
\sy.ʁa.ne\
surannés
\sy.ʁa.ne\
Fémininsurannée
\sy.ʁa.ne\
surannées
\sy.ʁa.ne\

suranné \sy.ʁa.ne\

  1. (juri) Qui a dépassé la date d’expiration et n’est plus valide.
    • C’est encore dans cette vue qu’Henri II, par le même Édit a défendu de le servir pour prendre date , de procuration surannée. (Pierre Gohard, Traité des bénéfices ecclésiastiques, Paris : chez Langlois et chez veuve Mazière & J.B. Garnier, 1736, vol.2, p.389)
  2. (juri) Qualifie les concessions qui, faute d’être enregistrées dans le temps prescrit, deviennent nulles.
  3. (Figuré) Qui est tombé en désuétude, qui date d’une autre époque.
    • Peu m’importait d’arrêter mes regards sur un parterre peuplé seulement d’une trentaine d’amateurs forcés, sur des loges garnies de bonnets ou de toilettes surannées, - ou bien de faire partie d’une salle animée et frémissante couronnée à tous ses étages de toilettes fleuries, de bijoux étincelants et de visages radieux. (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
    • Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées, où gît tout un fouillis de modes surannées (Baudelaire; Les Fleurs du mal - Spleen LXXVI, 1857)
    • C'était une ample robe en soie écarlate, rehaussée de somptueuses dentelles et lamée d'or, très riche et très coûteuse en vérité, mais d'une mode surannée. (Jean Ray, Harry Dickson, Les Vingt-Quatre heures prodigieuses, 1936)
    • […], Roquillard, gentilhomme campagnard, qui parle une langue surannée, emploie ce terme : « Dès mon premier âge, j’ai pourchassé l’accointance de messieurs du théâtre, parce qu’ils sont volontiers courtois et joviaux. » (Pierre Benjamin Lafaye, Dictionnaire des synonymes de la langue française : avec une introduction sur la théorie de synonymes, 3e éd., Paris : Louis Hachette, 2e part., p. 668)
    • Le progrès des sciences rend inutiles les ouvrages qui ont le plus aidé à ce progrès. Comme ces ouvrages ne servent plus à grand-chose, la jeunesse croit de bonne foi qu’ils n’ont jamais servi à rien ; elle les méprise et, pour peu qu’il s’y trouve quelque idée trop surannée, elle en rit. (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 163.)
  4. (Figuré) (vieilli) Très âgé, ou trop âgé pour la situation.
    • […] c’est le côté grotesque et naturellement plus ou moins inconvenant de ce travestissement, car tout à l’heure la veuve qui vient du Brésil va être pressée de près par deux prétendants, un vieil homme de loi hypocrite et un beau suranné; […]. (La Vie parisienne, 1894, p.177)
    • […], tous les mâles du coin rêvent d’échanger leurs épouses contre cette bombe.
      L’un d’eux, le bellâtre un rien suranné, a d’ailleurs une longueur d’avance sur les autres, […].
      (Lilli Carati, une superbe actrice au destin contrarié !, sur le site Le Royaume des avis (http:/ /leroyaumedesavis.over-blog.com/), 26 janvier 2009)
synonymes forme fléchie

suranné \sy.ʁa.ne\

  1. Participe passé masculin singulier du verbe suranner.



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