foin
étymologie
(XIIe siècle) De l’ancien français fain, fein, issu du latin fenum, faenum. fain, fein étant devenu homophone de faim en ancien français, l’adoption au xve s. de la variante dialectale de l’Est (Lorraine, Bourgogne), foin a permis une désambiguïsation.

nom

SingulierPluriel
foinfoins

foin \fwɛ̃\ masculin

  1. Herbe fauchée et séchée qui sert principalement à la nourriture des chevaux et des bestiaux.
    • Ici je ne vis que des hommes fort occupés de chevaux, de foin, et des autres genres de ravitaillement ; tout cela exactement fait, et sous la pression de cette continuelle peur. (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 14)
    • Moi aussi, les soirs trop chauds m’ont terrassée ; moi aussi, l’odeur musquée des foins, les roulades du rossignol m’ont livré à la folie, à la faute. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 10)
    • Durant l’hiver, les bœufs et les moutons doivent se nourrir de foin, herbe séchée qui a poussé au printemps dans les prairies humides et ensoleillées. (Brigitte Coppin, À la découverte du Moyen Âge, Père Castor Flammarion, 1998)
    • Le moment est propice pour capter les couleurs de la campagne, plutôt jolie dans ce coin de pays : une botte de foin, une vieille grange, une vache. (Le Devoir, 30-31 décembre 2006)
    • Nous étions donc tous là ce samedi avec nos 17 enfants qui s’épivardaient dans les bottes de foin […]. (Le Devoir, 4 mai 2007)
    • Sur mes pantalons de cadre, devenus pantalons de berger, il y a maintenant du sang, du fumier, du placenta, de la laine, de la boue, du foin, de l’eau sale, des écorchures de canif émoussé, des traces de marqueur de bétail bleu, du pus, du piétin. (Lefebure, Mathyas, D'où viens-tu, berger?, Montréal, 2006)
    • Nourries au foin, les biquettes ne donnaient pas un lait aussi savoureux et parfumé. Rien ne valait les pâtures gourmandes du printemps et de l'été. (Jérôme Deliry, L'Héritage de Terrefondrée, Éditions Calmann-Lévy, 2013, chap. 6)
  2. Herbe sèche avant qu’elle soit fauchée. Note: Ce terme est généralement utilisé au pluriel.
    • Une pièce de foin. — Couper le foin. — Les foins sont beaux. — On coupe les foins. — La saison des foins.
  3. (Au pluriel) (familier) Fenaison.
    • Depuis quand ce commerce-là durait-il ? Depuis les foins assurément, cela c’était indubitable, mais qui sait si auparavant déjà, il n’y avait pas quelque chose. (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  4. (Québec) (populaire) Argent.
    • Je voudrais bien faire comme lui, mais pour ça, il faut avoir du foin. — Elle peut bien te payer ça, elle ne manque pas de foin.
    • […] si nos experts économistes de la Commission Séguin (et de nombreux autres experts) ont raison, le Québec s'est fait avoir pour 50 millions de dollars par semaine depuis presque 10 ans. Pour ceux qui savent compter, tout cela commence à faire pas mal de foin. (Le Devoir, 14 novembre 2006)
synonymes

argent


traductions
interjection

foin \fwɛ̃\

  1. (vieilli) Marque l’impatience, le dédain, le mépris.
    • Foin de tout cela !
    • Fini, les mécaniques complexes à la Corteo et foin des audaces scéniques pour ingénieurs diplômés : Kooza s’annonce comme du bon vieux cirque à bras, avec des numéros classiques, du fil de fer à la roue de la mort, du trapèze aux contorsions. (Le Devoir, 12 avril 2007)
    • On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans
      Un beau soir, foin des bocks et de la limonade
      Des cafés tapageurs aux lustres éclatants
      On va sous les tilleuls verts de la promenade.
      (Arthur Rimbaud, Roman)
    • Au p’tit jour on m’a réveillé
      On secouait mon oreiller
      Avec une fougue pleine de promesses
      Mais foin des délices de Capoue
      C’était mon père criant : debout
      Vains dieux tu vas manquer la messe.
      (Georges Brassens, Le fantôme)



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