purisme
étymologie
 Composé de pur et de -isme, par complétion de puriste (plus ancien).

nom

SingulierPluriel
purismepurismes

purisme \py.ʁism\ masculin

  1. (Généralement péjoratif) Attachement respectueux, voire tatillon, au bon usage de la langue, perçu éventuellement comme une marque de justesse et de bon goût, mais surtout comme de la pédanterie.
    • Le petit atrabilaire Nicolas Amelot de La Houssaye ne se soucie point du purisme & cette négligence est cause que ses ouvrages en font bâiller davantage. Les gens qui veulent plaire s’atachent au purisme car tous les gens d’esprit l’aiment. (César-Pierre Richelet, [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58593308/f679 Dictionnaire françois], J. Elzevir, 1706, page 660)
    • François de Malherbe, l’esprit le moins poétique qui fût jamais, est en vers un pendant assez exact de ce qu’était [Jean-Louis Guez de] Jean-Louis Guez de Balzac pour la prose. C’est le même purisme étroit et sans portée, les même minuties de syntaxe, la même pauvreté d’idées et de passion. (Théophile Gautier, Les Grotesques : Théophile de Viau, 1856, chapitre 3)
    • Il est pédant ; il supplée à l’esprit qu’il n’a pas par le purisme du langage, comme une bonne ménagère supplée aux meubles qui lui manquent par l’ordre et la propreté. (Claude Tillier, Mon oncle Benjamin, 1843, chapitre 1)
  2. (Généralement péjoratif) Attitude normative visant à défendre la pureté supposée d’une langue (rejetant par exemple les emprunts de mots étrangers et les néologismes).
    • Jamais les mots ne manquent aux idées ; ce sont les idées qui manquent aux mots. Dès que l’idée en est venue à son dernier degré de perfection, le mot éclot, se présente et la revêt. Rejeter une expression qui ne blesse ni le son, ni le sens, ni le bon goût, ni la clarté, est un purisme ridicule, une pusillanimité. (Joseph Joubert (moraliste), Pensées, essais et maximes, édition 1850, rédaction 1824 ou antérieur)
    • Le purisme linguistique est l’attitude défensive des gens, généralement cultivés, qui considèrent leur langue maternelle ou du moins leur langue familière comme un patrimoine à conserver avec une pieuse fidélité. C’est un nationalisme culturel. (Louis Deroy, L’emprunt linguistique ↗, Presses universitaires de Liège, 2013, chapitre 13)
  3. (analogie) Respect orthodoxe de principes considérés comme intangibles relatifs à un art, une doctrine, une idéologie etc.
    • Le purisme doctrinal condamne aux marges politiques, aux spéculations idéologiques, à l’entre-soi militant, puis inévitablement, aux schismes politiques. (Mathieu Bock-Côté, Quand Trudeau plonge, le Bloc s’autodétruit ↗, Le journal de Montréal, 10/03/2018)
  4. Attention intransigeante portée à la pureté du style et à l’exactitude des mots, attribuée à un écrivain.
    • Il [Gustave Flaubert] semble être venu, après ces années de fécondité fiévreuse, après l’effroyable avalanche de livres écrits au jour le jour, pour rappeler les écrivains au purisme de la forme, à la recherche lente du trait définitif, au livre unique où tient toute une vie d'homme. (Émile Zola, [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k215334g/f134 Les romanciers naturalistes], G. Charpentier, 1881, page 130)
  5. (arts) Doctrine esthétique apparue en France en 1918 dans le prolongement du cubisme, qui prônait notamment l’épure géométrique et les aplats de couleur.
    • Du cubisme, le purisme retient la simultanéité des points de vue. Mais il y ajoute l’exigence d'un ordre strict dans la composition du tableau, pour laquelle l’architecte [Le Corbusier] établit un tracé régulateur. (Grégoire Allix, Le Corbusier, un architecte en peinture ↗, Le Monde, 14/04/2006)

traductions


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