trop
étymologie
Du vieux-francique thorpvillage ») (cf. Dorf en allemand et dorp en néerlandais), par métathèse. Puis le substantif devient en latin médiéval troppus (« troupeau ») (qui donnera en français les substantifs « troupe » et « troupeau ») avec le sens d’« ensemble des habitants du village » puis « groupe » voir troupe, troupeau. On assiste actuellement à une nouvelle évolution puisque l'adverbe trop est aussi utilisé comme adjectif, en général dans un sens positif : elle est trop pour dire « elle m’impressionne ».

adverbe

trop \tʁo\

  1. Plus qu’il ne faut ; avec excès.
    • — J’ai bien souffert hier, dit-il, et ce n’est pas trop du bonheur que vous me donnez en ce moment pour effacer le souvenir de notre journée d’hier. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
    • Le kébab doit être servi brûlant. Quand la bouche peut le tolérer, il est déjà trop froid. — (Jane Dieulafoy, La Perse, la Chaldée et la Susiane: relation de voyage, Librairie Hachette, 1887, page 718)
    • A 11 heures, nous devons descendre au ras de la mer ; une masse nuageuse nous barre la route ; elle est beaucoup trop élevée pour être survolée. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 85)
    • […], j’étais venu à Tanger. Mais la ville des légations m’ayant encore parue trop européanisée, j’avais pris la résolution de venir me fixer à Casablanca. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 12)
    • Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant: […]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
  2. (Avec de) Un nombre ou une quantité avec excès.
    • Il a trop de bon sens pour agir ainsi.
    • Si trop d’ardeur nous pousse à trop de liberté,
      Ne t’en réjouis point dans ta malignité :
      Nos passions du moins sont d’un ordre sublime !
      (Leconte de Lisle, Hypatie et Cyrille, dans Poèmes antiques, 1852)
  3. (Par extension) Très, extrêmement.
    • Je suis trop heureux de vous voir.
    • Vous êtes trop aimable.
    • Toutes les autres me regardaient avec envie, en disant que j’avais trop de chance. — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éditions Casterman Poche, page 201)
    • ''– Je suis trop heureuse !
      – Jamais trop, Marie, jamais trop ! ai-je répondu en l’embrassant. (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs'', 1939, éditions Casterman Poche, page 267)
  4. (Familier) Très, extrêmement.
    • J’adore les frites, c’est trop bon.
    • ''– Je suis content… Et toi, Polyte, t’as plus mal au pied ?
      – Ah ! non ! … C’est trop bath ! (Léon Frapié, Le sou, dans Les contes de la maternelle'', 1910, éditions Self, 1945, page 181)
  5. (Familier) (Argot) Sert parfois simplement de superlatif. Note : Surtout dans la langue des jeunes.
    • — J'ai trop une bonne idée. — (Jean-Christophe Réhel, La blague du siècle, Del Busso éditeur, 2023, page 210)
synonymes

Avec excès (1) :


traductions
traductions
nom

trop \tʁo\ masculin invariable

  1. (Désuet) Excès.
    • Par son trop de caquet il a ce qu’il lui faut. — (Molière, L’École des femmes, 1662)
    • Il a été victime de son trop de confiance.
synonymes antonymes


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