pomme de terre
étymologie
De pomme (dans le sens de « fruit ») et terre.
« Pomme de terre » est une expression figée, calquée sur le latin malum terrae, qui est attestée en français depuis 1488 pour désigner diverses plantes à tubercules ou bulbes. Elle a désigné ensuite le topinambour sous l’influence du néerlandais aardappel, littéralement « pomme de terre ». Par la suite, le topinambour a pris son nom actuel avec l’exhibition à Paris d’Amérindiens de la tribu des Tupis et le nom de pomme de terre s’est définitivement appliqué à Solanum tuberosum notamment sous l’action de popularisation de ce tubercule entreprise par Parmentier à partir de 1773.

locution nominale


pomme de terre \pɔm də tɛʁ\ féminin

  1. (cuisine) Légume féculent très commun, tubercule de forme plus ou moins sphérique et cabossée, souvent un peu allongée, de la famille des solanacées.
    • Et quel festin ! De l’oie rôtie, des pommes de terre bouillies, du pain, du fromage ! (Émile Zola, La débâcle)
    • Faites cuire des pommes de terre à l’eau salée, ôtez la pelure, coupez les en tranches. (Marcel Butler, La bonne cuisine pour tous, ou L’art de bien vivre à bon marché, 1885)
    • […], et en ne vivant que de pain et de pommes de terre, il avaient pu, tout juste, payer les intérêts et les frais de renouvellement. (Émile-Ambroise Thirion, La Politique au village, p. 325, Fischbacher, 1896)
    • Les pommes de terre cuites sous la cendre étaient doublement bonnes, parce qu’elles garnissaient rapidement l’estomac et assommaient la faim, et puis parce que ces pommes de terre sont, comme nourriture, ce qu’il y a de meilleur marché. (Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 103)
    • Avec leurs pommes de terre, leurs châtaignes et leur seigle, les paysans du Ségala engraissent de nombreux troupeaux de porcs dont ils tirent beaucoup d'argent. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Arsène André avait commencé de laver quelques pommes de terres qu’il cuirait sans les peler — à la baïenne — à l’étouffée. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • […] en cuisine, un de leurs camarades cuit des pommes de terre et réchauffe des kippers, ces harengs ouverts par le dos salés et fumés. (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, p.30-31)
  2. (Par extension) (Agriculture) La plante elle-même dont la pomme de terre constitue le tubercule.
    • Nous sommes redevables à la lutte contre le Doryphore par les insecticides d’avoir pu maintenir la production de la pomme de terre dans une très grande partie de notre territoire, en dépit de l'invasion doryphorique. (René Guy Busnel, Études physiologiques sur le Leptinotarsa decemlineata'' Say, Paris : libr. E. Le François, 1939, page 1)
    • La pomme de terre est une plante annuelle à racine vivace. (Albert Seigneurie, Dictionnaire encyclopédique de l’épicerie et des industries annexes)
    • '' La pomme de terre est cultivée pour ses tubercules, riches en amidon. Ceux-ci sont consommés de différentes manières et subissent parfois des transformations artisanales (par exemple chuno ou moralla dans les Andes) ou industrielles. On en tire de l’amidon, de la fécule, de l’alcool. Différents sous-produits peuvent être utilisés : pulpe, peau… (Cirad/Gret/MAE, Mémento de l'Agronome, 1 692 p., page 854, 2002, Paris, France, Cirad/Gret/Ministère des Affaires Étrangères)
    • La pomme de terre commune est une plante herbacée vivace qui mesure entre 0,5 et 1 mètre de haut et présente de jolies petites fleurs. (Derek B. Munro, Ernest Small, Les légumes du Canada, 1998)
  3. (Canada) Airelle rouge, fruit proche de la myrtille.
synonymes

Légume :

  • morelle tubéreuse
  • parmentière
  • patate (familier) ou (Canada)
  • pomme (utilisé au pluriel, en cuisine, dans des noms de plats)
  • pomme du diable
    • Chez les Gens de Dieu, l'ignorance est plutôt un mérite qu'un défaut : on n'y aime pas, en général, ceux qui savent lire. Dans la secte, le peuple est chez lui ; il s'y retrouve tout entier dans ses vieilles chansons, ses vieilles croyances et ses vieilles coutumes, avec sa vénération pour les muets et les faibles d'esprit ; enfin avec son horreur pour les usages occidentaux, pour le tabac, pour la pomme de terre qui est “la pomme du diable“. (Robert Hertz, Mélanges de sociologie religieuse et folklore, Paris, Félix Alcan, 1928, p. 242)
  • treuffe (Bourgogne)

traductions


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