accent
étymologie
(1265)[3] Apparaît la première fois dans [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k29286n Li livres dou tresor], de Brunetto Latini[3]. Du latin accentus[3][4]. Le Grand Robert le fait venir de l’ancien français aucent (1220) sans préciser le sens d’aucent, qui signifie « conte, récit » selon Godefroy. Le mot décrit à l’origine les intonations de voix dans la parole puis les sons d’un instrument[4]. Il désigne les signes graphiques dès (1549), puis les inflexions de la voix en (1559) et enfin les différentes prononciations d’un lieu en (1680).

nom

SingulierPluriel
accentaccents

accent \ak.sɑ̃\ masculin

  1. (grammaire) Élévation de la voix sur une syllabe, dans un mot, modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots.
    • Mettre l’accent sur un mot que l’on veut faire valoir.
    • Accent grammatical ou prosodique : celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles.
  2. (linguistique) Lorsqu’il s’agit seulement de l’élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme « accent tonique ».
    • En grec, en italien, etc., la connaissance des accents (de l’accent) est extrêmement importante.
    • Déplacer l’accent.
  3. Intonation qui convient à l’expression des divers sentiments.
    • « Madame, prononça-t-elle avec un accent d’adorable dignité, vous êtes la mère du roi qui représente la justice. J’en appelle à vous de la contrainte qui m’est faite. » (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
    • Les accents de la passion.
    • Des accents plaintifs.
    • L’accent de la nature, de la sincérité.
    • (et, par extension, il peut s’appliquer aux divers genres littéraires) L’accent oratoire.
  4. (Phonétique) Inflexions de voix ou de prononciations particulières à une nation ou aux habitants de certaines provinces.
    • Mordi, Monsieur, dit-il avec cet horrible accent de la montagne qui ferait au premier mot reconnaître un Piémontais entre cent étrangers, ne sommes-nous pas ici près du Louvre ? (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • Il parlait couramment anglais, mais avec un fort accent tudesque, qu’on remarquait spécialement dans la prononciation des lettres v et b ; il adoucissait ses th jusqu’à faire entendre le son dz très doux, et il articulait le nom supposé de Bert avec un bruit de détonation : Pouteraidge. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 153 de l’éd. de 1921)
    • Il chante d’un air enivré, lampe son verre, me remercie et s’aperçoit, à un certain accent dont je n’arrive pas à me débarrasser, que nous ne sommes pas de la même race. (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, p.82)
    • Il me poussa devant lui et, d’un coup de pied, me jeta à terre. « Tu ne vois pas qu’il est groggy, dit l’autre avec un accent de France : fous-lui la paix ! » (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Il était resté fièrement Catalan, et sa langue roulait les r'' comme un ruisseau roule des graviers./>Je l'imitais, pour faire rire mon frère Paul. Nous pensions en effet que l'accent provençal était le seul accent français véritable, puisque c'était celui de notre père, examinateur au certificat d'études, et que les r de l'oncle Jules n'étaient que le signe extérieur d'une infirmité cachée. (Marcel Pagnol, La gloire de mon père'', 1957, collection Le Livre de Poche, page 71.)

    • ''Oui, j'ai gardé l'accent/>qu'on attrape en naissant/>du côté de Marseille./>C'est l'accent du clocher,/>la Noël des bergers/>dans la nuit des merveilles. />C'est l'orgueil provençal,/>la gloire de Mistral,/>C'est l'accent de Mireille ! (Gaston Bonheur, extrait des paroles de la chanson J'ai gardé l'accent'', 1968)

  5. (musique) Courte augmentation de l’intensité sonore.
    • On entendait vers Noisseville des hourras et des accents lointains d’une musique allemande. (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, p.168, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
    • Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. Du pavillon sonore sortaient des paroles qui serrèrent le cœur de Bert d’une angoisse nostalgique […]. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’éd. de 1921)
  6. (typographie) Signe spécial qui se met sur une syllabe, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit pour distinguer le sens d’un mot d’avec celui d’un autre mot qui s’écrit de même.
    • Plus on supprimera d’accents circonflexes, plus on retirera de grâce zéphyrienne à notre langue. (Bernard Pivot, La Mémoire n’en fait qu’à sa tête, 2017)
  7. (Figuré) Élément qui donne une impression, une ambiance.
    • Le drame qui se joue actuellement a des accents faustiens. (Werner Baumann, Monsanto à tout prix)
    • Même si on ne partage pas l’optimisme de l’économiste américain Jeremy Rifkin, qui annonce la troisième révolution industrielle avec des accents de devin, on constate néanmoins que les compagnies pétrolières ne sont plus à la fête, malgré leurs plantureux profits. (« Dans un monde en pleine transition énergétique, les pétroliers sont prudents et les investisseurs réticents »)
synonymes
traductions
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