âpre
étymologie
(XIIe siècle) Du latin asper, par l'intermédiaire de l'italien aspro.

adjectif

SingulierPluriel
âpreâpres

âpre \ɑpʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui, par sa rudesse ou son âcreté, produit une sensation désagréable aux organes du toucher, de l’ouïe ou du goût.
    • Un vent froid et rude, ce vent qui avait glacé sa jeunesse, traversait la fosse grillée et cadenassée des vautours; une bise plus âpre et plus douloureuse encore soufflait dans la cage des colombes. (Victor Hugo, Les Misérables, II, 8, 9 ; 1862)
    • Le froid est extrêmement âpre.
    • Une voix rude et âpre.
    • Ce vin est très âpre à la langue.
  2. Qui a des aspérités, des inégalités rudes et incommodes.
    • Il nous mena par des chemins âpres et raboteux.
    • Grâce aux mille et mille charretées de terre employées à la butte de cent cinquante pieds de haut et d’un demi-mille de circuit, le plateau de Mont-Saint-Jean est aujourd’hui accessible en pente douce ; le jour de la bataille, surtout du côté de la Haie-Sainte, il était d’un abord âpre et abrupt. (Victor Hugo, Les Misérables, II, 1, 6 ; 1862)
  3. (Figuré) Qui est sévère, dur, violent.
    • Ainsi on ne pourrait plus contester qu'il y ait une opposition absolue entre le syndicalisme révolutionnaire et l’État ; cette opposition prend en France la forme particulièrement âpre de l’antipatriotisme, […]. (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p.152)
    • Tous les actes extérieurs de sa vie, son âpre ambition, sa rude soif de l'or, tout cela n'était qu'un moyen et non un but. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Son devoir de soldat allait commencer, et, comme il avait été sans doute un âpre paysan, il allait devenir un âpre combattant. (Remy de Gourmont, Pendant l'Orage, Mercure de France, 1915, p. 25)
    • La laïcité est engagée dans une lutte âpre et décisive contre le cléricalisme. L’État se bat contre l'Église. (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  4. Qui se porte avec trop d’ardeur ou d’avidité, à quelque chose.
    • Nous blâmons l’Église quand elle est saturée d’intrigue, nous méprisons le spirituel âpre au temporel ; mais nous honorons partout l’homme pensif. (Victor Hugo, Les Misérables, II, 7, 8 ; 1862)
    • C'est une race vigoureuse et résistante, assez travailleuse, patiente dans l'adversité, âpre au gain et peu scrupuleuse dans le choix de ses moyens, […]. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 233)

traductions


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