suffire
étymologie
Du latin sufficere, « mettre au-dessus ou à la place », « suppléer » puis « fournir », intransitivement « se placer dessous », c'est-à-dire « être capable de supporter » d'où « suffire à ». La forme soufire, qui repose sur un latin populaire suffīcere, due à l'allongement de ĭ en ī sous l'influence de verbes comme dico#la|dicere (« dire »), a été relatinisée en suffire, de façon isolée au quatorzième siècle, puis régulièrement à partir du seizième siècle.

verbe

suffire \sy.fiʁ\ intransitif conjugaison (pronominal : se suffire)

  1. Pouvoir satisfaire à quelque chose ou à un but donné.
    • Car la menace ne suffit pas pour faire régner l’ordre. Il y faut aussi suffisamment de droit et de progrès pour obtenir le consentement des peuples. (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
    • Un domestique ne saurait suffire à servir tant de personnes.
    • Il ne suffit pas à la tâche.
    • La dépense est trop grande, il n’y peut pas suffire.
    • S’il perd ce procès, tout son bien n’y suffira pas.
  2. Pouvoir subvenir, pouvoir satisfaire aux exigences de quelqu’un.
    • La baguette magique agitée opportunément pour chercher à se faire élire ne suffit plus, ne convainc plus. (André Guillemaut, Elections présidentielles 2012, Éditions Publibook, 2011, page 14)
  3. Fournir assez, faire ce qui est nécessaire pour qu’une chose se réalise.
    • Il leur suffisait de tremper le bout des doigts dans une pipe de cidre ou une cuvée de vin pour changer cidre et vin en bouse liquide. (Octave Mirbeau, Rabalan,)
    • Existe-t-il un type de preuves incontournables qu’il suffirait d’évoquer pour persuader de la justesse de sa position ses opposants les plus tenaces ? (Louis Dubé, L’argument déterminant et les théories du complot, dans Le Québec sceptique, n° 67, p.5, automne 2008)
    • À l'heure actuelle, en Indo-Chine, tout le monde peut se compromettre sans danger. Il suffit de savoir avec qui. (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l'Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chap.2, page 26)
  4. Être à la cause de quelque chose ; déclencher ou conditionner un évènement.
    • Comme toutes les réformes monétaires, la stabilisation de la monnaie allemande a provoqué une crise économique, ou plus exactement, elle n’a pas suffi à en préserver le Reich. (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.117)
  5. (familier) Ne plus être nécessaire de fournir ou de faire quelque chose ; dans une requête signalant à quelqu'un que les conditions nécessaires à une fin ont été atteintes ou que les exigences sont remplies.
    • Cela me suffit.
    • Cela suffit.
    1. (familier) (impersonnel) Voilà qui est bien, c’est assez, n’en parlons plus. Note: Il marque souvent l’agacement. Il est souvent à l'impératif.
      • Suffit !
  6. (impersonnel) Être en suffisante quantité. Note: Il est suivi de de, de que, de à ou de pour.
    • Il suffit de tant de blé pour tant d’hommes. Tant de blé suffit pour tant d’hommes.
    • Il suffit de lui dire une chose pour qu’il la fasse aussitôt. Lui dire une chose suffit pour qu’il la fasse aussitôt.
    • Qu’il vous suffise que je l’aie voulu. Vous vous suffisez du fait que je l’aie voulu.
  7. (pronominal) Suffire à ses propres besoins, avoir ou gagner assez pour pourvoir à ses besoins.
    • Ce jeune homme se suffit.
    • Il ne se suffit pas encore.
  8. (pronominal) Trouver en soi le moyen de se passer des autres.
    • Se suffire à soi-même.
    • Il faut savoir se suffire à soi-même.

traductions


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