vouloir
étymologie
Du latin vulgaire volere (relevé sous la forme du gérondif volendi ; de l’indicatif présent 2e pers. : si voles VIIIe siècle), réfection du latin classique volo d’après les formes du radical vol-.

verbe

vouloir \vu.lwaʁ\ transitif direct conjugaison

  1. Avoir l’intention, la volonté de faire quelque chose, s’y déterminer.
    • C'est là aussi que végètent misérablement les bédouines qui ont voulu suivre leurs maris prisonniers. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 94)
    • Il veut partir demain. Il veut faire ce voyage. Il n’en veut rien faire.
  2. (En particulier) Avoir une volonté agissante, efficace.
    • Cet homme veut ce qu’il veut. (Absolument) Il ne sait pas vouloir.
  3. Commander, exiger avec autorité.
    • La mode aurait voulu que lui et ses fils revêtissent des costumes flamboyants pour exécuter leurs concerts, […]. (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
    • Dieu le veut. Le roi veut que vous obéissiez. Votre père veut que vous alliez là.
  4. Avoir autorité sur l’homme, en parlant des choses.
    • La loi veut qu’on s’abstienne de telle chose. La raison veut qu’on prenne ce parti.
  5. Désirer ; souhaiter.
    • Il était difficile aux juifs d'échapper à leur sort, car, étant serfs de leurs seigneurs, ils n'avaient pas le droit de se déplacer comme ils l'auraient voulu. (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le roi et les privilégiés auraient voulu que les états délibérassent comme en 1614, c'est-à-dire « par ordre ». Les privilégiés auraient eu immanquablement la majorité et les états auraient été incapables d'opérer aucune réforme sérieuse. (Jacques Godechot, Les constitutions de la France depuis 1789, Garnier-Flammarion, 1970, p.22)
    • Ses économies sombraient, son ventre poussait, mais il ne s'en préoccupait guère; il buvait à longueur de temps avec ceux qui voulaient bien le suivre. (Michaël Perruchoud, Poil au temps, Éditions L'Âge d’Homme, 2002, page 99)
  6. Permettre ; consentir.
    • Fallait que je me les caille assez pour que Mathis veuille bien me réchauffer à l'horizontale, mais pas trop ! Ça faisait une bonne heure que je poireautais et j'avais pas de réseau sur mon portable... (J. Arden, Les chaînes du passé, vol. 3 : Les sentinelles de l'ombre, Rebelle Éditions, 2014, chap. 41)
    • Oui, je le veux bien. Si vous le voulez, il le voudra aussi.
  7. Prétendre ; affirmer avec une grande insistance.
    • Et enfin, vous voudriez que Dieu fît courir le soleil, qui est quatre cent et trente-quatre fois plus grand que la terre, rien que pour pommer nos choux ? (Umberto Eco, L'île du jour d'avant, Grasset & Fasquelle, 1996)
  8. Demander un prix d’une chose qu’on veut vendre.
    • Il veut cent mille francs de sa terre. Combien voulez-vous, que voulez-vous de ce cheval ?
  9. Être d’un caractère ou d’une nature à demander, à exiger telle chose ou telle autre.
    • Cette affaire veut être conduite avec ménagement. Cette plante veut un terrain humide.
  10. Pouvoir, en parlant des choses inanimées.
    • Cette machine ne veut pas marcher. Ce bois ne veut pas brûler.
  11. (vouloir de, généralement sous forme négative) Accepter, malgré des conditions ou des conséquences défavorables.
    • Je n’en ai pas voulu parce qu’outre qu’il louchait abominablement ; il aurait fallu me séparer de ma fille, et, de fait, je ne m’en souciais pas. (Henry Monnier, Les bourgeois de Paris, 1854)
    • Il n’eût pas voulu d’un trône à ce prix.
    • Je n’en veux à aucun prix.

traductions
  • allemand : wollen
  • anglais : want, be willing to, wish
  • espagnol : querer, tener ganas
  • italien : volere
  • portugais : querer, ter vontade de
  • russe : хотеть, захотеть

traductions
traductions
nom

SingulierPluriel
vouloirvouloirs

vouloir \vu.lwaʁ\ masculin

  1. Volonté, faculté de vouloir.
    • …, elle se sentit heureuse, comme on est heureux à vingt ans du premier exercice de son vouloir. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Il pensa aussi qu'il était devenu meilleur, car, dans la force trop brutalement saine de son corps brisé, et la trop orgueilleuse énergie de son vouloir alangui, il était plus doux. (Isabelle Eberhardt, La Rivale, 1904)
    • Et je me plongeais alors dans la plus absurde débauche, m’abandonnais jusqu’à l’illusion de supprimer en moi tout vouloir. (André Gide, La Porte étroite, 1909, Le Livre de Poche, page 181)
  2. (Avec les adjectifs bon ou mauvais) Bienveillance, malveillance.
antonymes
traductions


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