front
Voir aussi: Front
étymologie
Du latin frons.

nom

SingulierPluriel
frontfronts

front \fʁɔ̃\ masculin

  1. (anatomie) Partie du visage qui est comprise entre la racine des cheveux et les sourcils.
    • J’aperçois, dans le décor que la pénombre commence à envahir, le modelé de mon front, l’ovale de mon visage et, sous ma paupière clignante, mon regard par lequel j’entre en moi comme dans un tombeau. (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses […] (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Ses petits cheveux filasse, frisottants, hérissés autour du front, lui donnaient un aspect farouche de méduse domestique tel qu’il fit reculer Théodule et Julot, venant, à la fin de la veillée, prendre des nouvelles de leur ami Le Mousse. (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Ses cheveux, étalés en frange sur le front, s’y déroulaient avec une élégance foraine du meilleur aloi. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Je jette les feuilles dans un tiroir et, le front dans les mains, je me prends à rêvasser. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 205)
    • Il releva ses lunettes d’acier sur son front totalement chauve et ses yeux papillotèrent […] (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Par extension) Tout le visage.
    • Etre jeune et Noir suffit à faire de nous des suspects, qu’on soit en survêt ou bien habillés. T’as l’impression que c’est collé sur ton front. A force, ça rend fou. (Le difficile dialogue sur les contrôles policiers : « J’ai vite capté qu’il fallait que j’aie le moins de contact possible avec le bleu-blanc-rouge »)
    • ''Un front serein. - Un front sévère. - On lit sur son front ce qu’il pense.
    • Un front bas, un front haut : Implantation de cheveux basse ou haute.
  3. Devant de la tête de quelques animaux.
    • Le front d’un cheval, d’un bœuf, d’un éléphant, etc. - Un cheval qui a une étoile au milieu du front.
  4. (Poétique) (soutenu) La tête ; pour exprimer l’humiliation, l’abaissement, la servitude, ou la fierté, la révolte, etc.
    • Courber son front. - Humilier son front. - Lever, relever le front.
  5. (Figuré) Trop grande hardiesse, impudence.
    • Aura-t-il le front de soutenir ce qu’il dit ? - C’est avoir bien du front. - De quel front ose-t-il se présenter devant vous ?
    • Quoi ! Vous avez le front de trouver cela beau ! (Molière, Le Misanthrope)
  6. (vieilli) Façon de se présenter.
    • De quel front soutenir ce fâcheux entretien ? (Jean Racine, Britannicus)
  7. (Poétique) Cime, sommet.
    • Ces rochers qui cachent leur front dans les nues.
  8. (Figuré) (architecture) Face d’une construction.
    • Le front d’un bâtiment. - Le front d’un palais. - Le front d’une fortification.
  9. (Figuré) (militaire) Ligne des troupes qui sont devant l’ennemi.
    • Fallait être complètement fou, mais quoi, j’étais jeune ! La bêtise de jeunesse, comme on dit. Je me suis dit : « ces ordures-là, je les mène pas en Suisse », et j’obliquais aussi sec sur Provins. Je retournais au front ! Crédié ! Avec mes malades de la poitrine ! Je voulais leur faire goûter l’air de là-bas, à l’air gorgé de poudre ! Ça les amuserait sûrement pas autant que l’air des montagnes suisses mais j’étais trop furieux ! (Pierre Siniac, L’Unijambiste de la cote 284)
    • Cela par esprit de repartie, pour la raison qu'à la mi-février les Allemands, profitant d'une relève sans doute nonchalante, avaient lancé une attaque surprise qui leur avait permis d'avancer sur un front d'un kilomètre et demi au sud de Ripont. Il s'agissait de regagner coûte que coûte le terrain perdu... (Claude Duneton, Le Monument : roman vrai, Paris : Balland, 2003, nouvelle éd. augmentée, Presses de la Cité, 2014, chap. 25)
    • Loin des réalités du front, les civils se laissaient plus facilement bourrer le crâne, selon l'expression familière aux combattants. À moins qu'ils n'aient adopté, par conformisme, le langage imposé par la société. (Rémy Cazals, Les mots de 14-18, Presses universitaires du Mirail, 2003, page 21)
  10. (analogie) Union de partis ou d’individus s’accordant sur un programme commun.
    • Faire front commun. Le front de libération nationale.
  11. (Météorologie) Ligne de démarcation entre des masses d’air de nature différente.
    • Front chaud, front froid.
  12. (Carrières) Façade de l'épaisseur d'une partie d'un gisement exploité en un passage
    • Depuis le milieu de l'année 1984 et pour des raisons de productivité, l’abattage des terrains de découverture de la mine à ciel ouvert de Bellezane est réalisé avec des fronts de 15 m de haut. (Les techniques, vol. 70, n° 1 à 3, Société de l'industrie minérale, 1988, p. 111)
synonymes antonymes
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Front
nom propre

Front

  1. (Géographie) Commune d’Italie de la province de Turin dans la région du Piémont.



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