juger
étymologie
Du latin jūdĭcare (« rendre un jugement, juger »), de jus#la|jūsloi, droit ») et dico#la|dīcĕre, « dire ».

verbe

juger \ʒy.ʒe\ transitif conjugaison

  1. (juri) Décider une affaire, un différend en qualité de juge.
    • En dépit du morcellement législatif des coutumes, nous avons une unité remarquable de législation en cette matière, car c'est l’Église qui seule légifère et juge. (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.126)
    • Juger en dernier ressort. — Juger une personne, juger son procès.
  2. Décider comme arbitre et comme étant choisi par ceux qui sont en différend.
    • C’est notre arbitre, il nous jugera. - Je m’en rapporte à ce qu’il en jugera.
  3. (Figuré) Être simple spectateur des événements, les louer ou les blâmer sans y prendre part.
  4. (logique) Prononcer un jugement.
    • Un enfant de dix ans est en état de raisonner et de juger.
  5. (Souvent) Se former, avoir ou énoncer, un avis, une opinion sur une personne ou sur une chose. Note: Il est parfois accompagné de la préposition de.
    • Vous jugez cet homme trop sévèrement.
    • Vous me jugez fort mal, si vous avez une telle opinion de moi.
    • Juger des gens sur l’apparence, sur la mine.
    • Juger de la pièce par l’échantillon.
    • Je ne pouvais pas bien juger de la distance.
  6. Décider en bien ou en mal du mérite d’autrui, de ses pensées, de ses sentiments, du motif de ses actions.
    • Vous en jugez légèrement, témérairement. — Jugez favorablement de lui.
    • (Absolument) Ne jugez pas, si vous ne voulez être jugé.
  7. Conjecturer, estimer que, être d’avis, d’opinion que…
    • La prière, c'est […] une sorte de tapage doublé de flagornerie. Ainsi en jugent […] les rationalistes qui affirment que rien n'est aussi absurde que de s'adresser à un Dieu immuable pour lui demander de bouleverser les lois de son univers en notre faveur. (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette ↗, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 248)
    • Le système de raréfaction des naissances est ici tellement ancré dans les esprits, qu'il finit par être jugé comme le signe d'une vie raisonnable, …. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Le Prince […] ne peut naturellement vous recevoir en ce moment, mais il juge que votre venue est providentielle. Une dernière grâce du ciel, un heureux présage. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 137 de l’éd. de 1921)
    • Nous serions alors préoccupés par les inégalités, que beaucoup jugent pernicieuses, plutôt que par la pauvreté absolue, que ces mêmes personnes et beaucoup d'autres jugent plus pernicieuse encore. (A. S. Bhalla, Mondialisation, croissance et marginalisation, page 46, IDRC-CRDI, 1998)
  8. Évaluer ; estimer.
    • Cependant, il juge assez correctement des distances et ne lance pas sa langue à l'étourdie sur une proie hors d'atteinte. (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
    • Josiane était partagée entre le désespoir et la fureur. Elle jugea bon de tenter un dernier effort avant qu'elle ne décanillât : […]. (André Lavacourt, Les Français de la décadence: roman, Gallimard, 1960, p. 335)
    • Elle faisait face à l'étagère où étaient regroupés mes vinyles. J'ai eu le sentiment qu'elle était en train de juger ma discothèque et qu'à travers elle, elle me jugeait moi. (Olivier Martinelli, Une Légende, E-fractions éditions, 2014, chap.5)
  9. (pronominal) (Équitation) En parlant d'un cheval, avancer de sorte que le membre postérieur arrive au même niveau que l'antérieur lors de la foulée suivante.

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