emporter
étymologie
Mot  composé de en- et de porter. enportet (« emporta »).

verbe

emporter \ɑ̃.pɔʁ.te\ transitif conjugaison (pronominal : s’emporter)

  1. Porter hors d’un lieu.
    • Une cage à serins était pendue au plafond ; les oiseaux avaient été emportés, mais la mangeoire était pleine de chenevis. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • La viticulture auvergnate fut à son apogée vers le milieu du XIXe siècle […] Les bateaux qui descendaient l’Allier emportaient des vins d’Auvergne jusqu’à Paris. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Un matin du mois de Juin, il mousine un petit crachin froid. Un gros camion vient de quitter le Champ du Trou : il emporte nos meubles. (Bernard Kuntz, Planète Rimbe, Éditions Edilivre, 2007, page 160)
    • Je n’emporterai de ces lieux qu’un souvenir agréable.
    • Le secret qu’il emporte avec lui dans la tombe.
  2. Entraîner, arracher, enlever ou emmener avec effort, avec rapidité ou avec violence.
    • Il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond. {{source|
    • Son cheval prit le mors aux dents et l’emporta à travers les champs.
    • Il eut le bras emporté par un obus.
  3. (Figuré) Causer la mort rapidement, en parlant d’une maladie.
    • Trois ans après, Burrhus mourait de maladie ou empoisonné. Ceux qui crurent sa mort naturelle dirent qu'il avait été emporté par une esquinancie qui lui avait fait perdre tout d'un coup la respiration ; […]. (U. Barrière, « BURRHUS (Africanus) », dans le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, tome 56 (4e du supplément), Paris : chez Garnier frères, 1845, p. 32)
  4. Détruire ; faire disparaître.
    • Il ne retira de sa créance qu’un millier de francs, les frais emportèrent le reste.
    • Le jus de citron emporte les taches d’encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe.
    • Les canons et les fusils, les torpilleurs et les cuirassés, la poudre et la dynamite, la fumée et le massacre emportent des milliards, des sommes plus que suffisantes à nourrir tout ce que l’Europe compte de faméliques et de va-nu-pieds. (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, p. 21-30)
  5. (En particulier) (Médecine) Guérir.
    • Ce remède emporte la fièvre.
  6. (Figuré) Tirer l’âme de sa situation ordinaire, jeter dans quelque excès, en parlant des passions.
    • Lui non plus n’aurait pas voulu choquer Jim par son manque de délicatesse, mais sa nature brutale subitement l’emportait. (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • La colère l’emporta bien loin.
    • Se laisser emporter à sa vengeance.
    • La douleur l’a emporté jusqu’à dire, jusqu’à faire…
    • La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs.
  7. (Figuré) Gagner ; obtenir.
    • Il emporta l’avantage sur tous ses rivaux.
    • Dans son art il emporte le prix.
    • Il emporta la gloire d’avoir triomphé de l’ennemi.
  8. (Spécialement) Obtenir par une sorte de violence.
    • Cet homme a tant de crédit qu’il emporte tout ce qu’il veut.
    • Il emporta cette affaire à force de sollicitations.
  9. (militaire) Conquérir, se rendre maître, en peu de temps.
    • La veille même du combat de Zouafques, le prince Thomas avait emporté plusieurs redoutes à la faveur desquelles il rétablit aussitôt ses communications avec les assiégés […] (Mémoires authentiques du Jacques Nompar de Caumont, maréchal de France, et de ses deux fils, vol. 1, Paris, 1843, p. C)
  10. Entraîner par une suite nécessaire ; comprendre ; impliquer.
    • Le droit de justice des seigneurs hauts justiciers était absolu. Il emportait la plénitude de la juridiction civile et criminelle, limitée seulement par les cas royaux. (Alfred Franklin, La Vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Plon, Paris, 1899, p. 9)
    • Un soin particulier doit donc être apporté, dans la discussion des options, à la vérification de la conformité aux principes et règles supérieurs, qu’ils soient constitutionnels, internationaux ou européens, ainsi qu’aux conséquences indirectes que la modification législative envisagée est susceptible d’emporter sur d’autres pans du droit. (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État (France), Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8)
  11. (pronominal) Se livrer à un excès d’orgueil, d’audace, et en général à un sentiment immodéré.
    • Quand bien même seraient-ils cinq mille ! s'emporta le lieutenant qui, décidément, me surprenait par la hargne qu'il démontrait. On n'a point éprouvé deux jours d’emmouscaillement dans cette forêt du diable pour s'en retourner quinauds. (Camille Bouchard, Un massacre magnifique, Éditions Hurtubise, 2010, page 236)
  12. (pronominal) (Absolument) Se fâcher violemment, s’abandonner à la colère.
    • S’emporter contre quelqu’un. — Il s’emporte pour peu qu’on le contredise.
  13. (pronominal) Ne pouvoir être retenu par celui qui le monte ou qui le conduit, en parlant d’un cheval.
    • Les chevaux s’emportèrent et la voiture versa.
    • (analogie) La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point longtemps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue […] (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
  14. (pronominal) (En particulier) (hippisme) Se dit d'un cheval de trot qui se montre fautif dans ses allures et est par suite susceptible d'être disqualifié.
synonymes antonymes
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